L’Assemblée nationale congolaise a validé le projet de loi sur la protection et la promotion de droits de peuples autochtones pygmées, au cours de la plénière de ce jeudi 26 novembre 2020.

Un motif de satisfaction pour son initiateur, le député national Ruben Rachidi Bukanga qui a par ailleurs rappelé que la majorité des Congolais de cette souche n’a pas fréquenté l’école à cause des préjugés : « Les enfants pygmées ne pouvaient pas étudier dans les mêmes écoles que les autres. Les femmes Pygmées ne pouvaient pas non plus accoucher dans les mêmes maternités que les autres. Les Pygmées ne pouvaient même pas saisir la justice car ils étaient considérés comme des sous-hommes. Mais aujourd’hui avec l’innovation de l’accès gratuit à la Justice, on reconnaît même la commission d’office pour les autochtones Pygmées. Ils doivent être accompagnés par les avocats qui seront payés par l’État congolais afin de les stimuler à participer à la vie nationale comme tous les autres Congolais », a-t-il expliqué.

Longtemps mis à l'écart et stigmatisés, le sort des peuples autochtones pygmées préoccupe depuis les élus.

Aujourd’hui, il y aurait plus d’un million de Pygmées en RDC. En plus de la gratuité de l’enseignement primaire, déjà instituée pour tous les enfants, les Pygmées, eux, pourraient étudier jusqu’au secondaire gratuitement.

Satisfaction également pour la Dynamique des groupes des peuples autochtones (DGPA), une ONG congolaise qui milite depuis huit ans pour que cette loi soit débattue.

« L’élément le plus essentiel, c’est la matérialisation de la loi dans le vécu au quotidien des peuples autochtones Pygmées, dans la protection de leurs sites sacrés et leurs habitats actuellement qui est la grande forêt équatoriale », estime son coordonnateur national.

Une loi qui ne met pas tout le monde d’accord

Dans l’hémicycle, le débat a été houleux. Quelques députés fulminent contre la désignation officielle des Pygmées comme étant des autochtones, sous-entendu : les autres Congolais viennent d'ailleurs.

Certains députés n’ont pas approuvé ce projet, qui selon eux, reste discriminatoire.

Ils ont demandé d’étendre son contenu à d’autres minorités dans le pays.

Déposé au Bureau de l’Assemblée nationale en 2019 en tant proposition de loi, ce projet a été renvoyé à la commission mixte pour examen approfondi. Dans les tous prochains jours, les députés nationaux vont l’adopter définitivement afin de l’envoyer au Sénat pour seconde lecture afin d’être promulgué par le Président de la République.




Job KAKULE

Job KAKULE - 27/11/2020 12:18 - Répondre 

Bien...