Le monde a célébré la journée mondiale des orphelins du SIDA le 07 Mai dernier.
En province du Nord-Kivu, et précisément au poste frontalier de Kasindi en territoire de Beni, 11 orphelins de SIDA y sont documentés. Ils sont hébergés à l’orphelinat TUKINGE YATIMA de Kasindi.
Interrogée sur leur situation, la responsable de cet orphelinat, Madame Desanges Maliro a révélé à Grands lacs News que parmi les 11 orphelins, 2 sont atteints du Sida.
Tout en appelant au soutien des personnes de bonne volonté, elle rappelle à tous la nécessité du dépistage volontaire, de l’abstinence, et de la fidélité pour lutter contre le SIDA, qui un grave fléau dans cette entité transfrontalière.
"Nous encadrons 11 orphelins et 2 parmi eux ont contracté cette maladie depuis leurs naissances, nous sommes avec ici, ils ont des besoins extrêmes et vu nos moyens insuffisants nous ne parvenons pas à subvenir à leurs besoins. Nous sommes en train d'appeler les personnes de bonne volonté à venir nous tendre la perche », a-t-elle dit.
Pour rappel, dans le récent rapport de l'ONG COJUPEN, engagée dans la lutte contre les antivaleurs dans la cité frontalière de Kasindi-Lubiriha, il a été indiqué qu’au moins 600 personnes sont atteintes du SIDA, en majorité des femmes, rien que dans cette cité frontalière pour l'année 2022.
Au risque des définitions
L’appellation « orphelins du sida » a prévalu au début de l’épidémie.
Elle recouvrait des réalités différentes selon les études : pour les uns, les orphelins étaient uniquement ceux qui avaient perdu leur mère ; d’autres ont ajouté des critères d’âge (on n’était orphelin que jusqu’à 15 ans) ; puis l’importance du père a été reconnue… Ces définitions diverses ont eu pour conséquence de produire des données peu comparables entre elles.
L’Onusida a récemment tranché la question : sont considérés comme orphelins les enfants de moins de 18 ans ayant perdu soit leur père, soit leur mère, soit les deux. Pour s’approcher au mieux de la problématique des enfants affectés par le VIH/sida, l’Onusida a par ailleurs conçu une catégorie plus large, celle des « orphelins et enfants vulnérables » (OEV), c’est-à-dire ceux « dont la survie, le bien-être ou le développement sont compromis par le VIH/sida ».
« La diversité des termes utilisés pour désigner ces enfants témoigne de la difficulté à penser un phénomène multiforme », avait commenté la spécialiste en sciences sociales, Sandrine Dekens sur le journal du Sida en septembre 2006 ,qui invite à dépasser cette catégorisation pour penser davantage en termes de risques encourus par les enfants. D’autres soulignent le risque de stigmatisation inhérent à l’emploi de termes comme « orphelins du sida » ou à séparer les « OEV » des autres orphelins. Pour autant, comment penser les problématiques spécifiques induites par le VIH/sida sans nommer les enfants qui en sont victimes ? Le débat reste ouvert et complexe.
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