Le Président Félix Tshisekedi a bouclé son séjour au Caire, en Égypte, par une rencontre avec la diaspora congolaise.

A cette occasion, il a répondu aux différentes questions qui lui ont été posées dont la plupart étaient orientées vers la crise sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la RDC.

À ce sujet, il a fait le point sur les différents processus de paix : Nairobi, Luanda, Doha et Washington. 

Il a déploré que l’Accord de paix de Luanda n’ait pas été signé en décembre 2024 à la suite de l’absence du Président rwandais Paul Kagame : « Ses intentions sont belliqueuses et hégémoniques. Son objectif est de scinder notre pays et d’occuper, voire d’annexer la partie Est qui est une terre très riche en ressources minérales et agricoles », a-t-il affirmé.

Félix Tshisekedi a par ailleurs rassuré que la RDC « ne s’est pas avouée vaincue à la suite de cette impasse à Luanda » : « Nous avons développé une diplomatie efficace parce que nous avons réussi à impulser une dynamique dans la Communauté internationale qui visait à sanctionner le Rwanda. Depuis lors, il y a eu deux autres processus de paix, celui de Doha et celui de Washington », a-t-il poursuivi, indiquant que les discussions de Doha devraient reprendre la semaine prochaine.

« Ce n’est qu’après cela que Washington, qui attend la conclusion de cet accord, va convoquer le Président rwandais et moi-même pour qu’on aille autour du Président Donald Trump afin d’entériner finalement les deux accords : Doha et Washington », a-t-il précisé. 

Il a par ailleurs salué l’implication de l’Émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al Thani, dans les discussions avec l’AFC/M23.

Concernant le Président américain Donald Trump, le Chef de l’État congolais a relevé le sens de la paix qu’il porte : « C'est exactement la même vision que moi : vivre en paix, travailler au développement de nos populations et à la coopération entre nos pays », a-t-il signifié.

Revenant sur sa fameuse main tendue mais rejetée à Paul Kagame, Félix Tshisekedi a réitéré n’avoir pas agi ainsi par faiblesse mais par réalisme : « On sait comment la guerre commence mais pas comment elle finit. Je ne suis pas devenu Président pour faire la guerre. Nos populations ont besoin de paix et de développement. Je ne m’inscris pas dans cette logique de guerre. Mais pour défendre mon peuple, je suis prêt à tout, même à devenir militaire », a-t-il déclaré.

Enfin, il dit poursuivre ses efforts pour que commencent les vols humanitaires dans la ville de Goma, afin de soulager la souffrance des populations qui subissent les affres de la guerre.

Et face à un refus catégorique de l’AFC/M23 qui contrôle cette zone, le chef de l’Etat congolais dit « compter sur la pression qui a commencé depuis février et qui fait avancer les choses pour aboutir à la réouverture effective de l’aéroport de Goma. »