Ce jour-là, 12 mai comme aujourd’hui, mais en 1930, Paul PANDA FARNANA M'FUMU décède à l'âge de 42 ans, dans des circonstances restées mystérieuses.

FARNANA est reconnu à ce jour comme étant le 1er intellectuel congolais à avoir obtenu un diplôme d'enseignement supérieur en Belgique, en 1909.

Paul Panda est né en 1888 à Nzemba (près de Banana).

Agronome et nationaliste congolais, il s'est notamment battu pour la reconnaissance des droits des Congolais par l'autorité coloniale belge.

Il peut être vu, à juste titre, comme le précurseur du nationalisme congolais.

Paul Panda Farnana est emmené enfant en Belgique par le Lieutenant Derscheid.

A la mort de ce dernier, il est adopté par sa sœur, Louise Derscheid.

Élève à l'Athénée d'Ixelles, il terminera avec brio son enseignement supérieur à l'Ecole d'Horticulture de Vilvorde.

Il obtient un certificat de capacité en cours des cultures coloniales, puis s'inscrit à l'Ecole Supérieure de Nogent-sur-Marne où il obtint également un certificat.

À l’École Supérieure Commerciale et Consulaire de Mons, il perfectionne son anglais

De retour au Congo en 1909, il est "chef de cultures" de 3ème classe, attaché au Jardin botanique d'Eala (près de Coquilathville).

En janvier 1912, il est attaché provisoirement au service agricole de l’Etat, puis désigné, en février 1912, à la station agricole de Zambi.

Il devient temporairement le Chef Territorial dans le Bas-Congo à partir de jan 1914.

Alors qu’il est en congé en Belgique, la première guerre mondiale éclate.

En août 1914, il s’engage en tant que volontaire congolais et participe à la défense de Namur.

Il est fait prisonnier. Dans le camp des prisonniers, il fait la connaissance des tirailleurs sénégalais qu’il assiste en qualité d’écrivain public.

Il entre en contact avec Blaise Diagne, Député du Sénégal. A sa libération, il obtient une mise en disponibilité.

En février 1919, il prend part, à Paris, au 1er Congrès Panafricain organisé à l’initiative de Dubois et Blaise Diagne.

En novembre 1919, il crée l’Union Congolaise avec d’autres volontaires.

L’Union Congolaise est placée sous la protection de Louis Franck, ministre des colonies.

En 1920, il participe aux assises du 2è Congrès Colonial tenu à Bruxelles sous l’égide du Sénat.

Il se fait le porte-parole de ses compatriotes Congolais et plaide pour des réformes profondes en vue d'améliorer les rapports entre les agents coloniaux et les autochtones.

En 1924, il dénonce, par une lettre au ministère des colonies, l'hostilité policière à l'égard des Congolais, la discrimination à l'embauche, le manque de couverture sociale, l'illettrisme quasi généralisé avec pour corollaire l'absence de formation professionnelle.

Il y épingle l'indifférence de l'opinion publique belge à l'égard de la condition des Congolais. Bien plus, il fustige la politique belge en matière éducative, mettant le doigt sur l'insuffisance tant quantitative que qualitative des écoles congolaises.

Par ailleurs, il a souligné, à plusieurs reprises dans ses écrits, les brimades, les spoliations, l’usage de la chicotte, les injustices dont les Congolais étaient victimes. Il va appeler les autorités belges à intégrer les chefs locaux dans les instances de décision.

Il a plaidé avec succès pour l’érection d’un monument au soldat inconnu congolais. Il a obtenu du Ministère des Colonies des subsides pour l'organisation des cours spécifiques pour les Congolais, à Marchiennes et à Bruxelles.

En 1929, Paul Panda retourne au Congo et rejoint son village natal. Il y fait ériger une école ainsi qu’une chapelle, dédiée à son Saint patron, Saint Paul. Il meurt le 12 mai 1930, dans des circonstances mystérieuses (empoisonné, dit-on).

 

Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd