Ce jour-là, 15 mai comme aujourd’hui, mais en 1998, le Rwanda et l'Ouganda, alliés du nouveau régime en place à Kinshasa, boycottent le sommet sur la sécurité régionale initié par le président Congolais Laurent-Désiré Kabila.

Il était désormais clair que le divorce entre anciens alliés était à son paroxysme.

Pire encore, Bizima Karaha, ministre des Affaires Étrangères de LD Kabila, s'était opposé au sommet.

C'est ce dernier d'ailleurs qui était chargé, par le président, de distribuer des invitations pour ce sommet. Pour ce faire, Il fît le voyage de Kampala et de Kigali.

Mais beaucoup pensent, sans doute à raison, qu'au cours de cette mission, il ajoutait ses propres commentaires indépendamment de la mission lui confiée.

Le soir du 15 mai, les président Bizimungu et Museveni se réunissaient à Kigali avec le Président Érythréen Issaias Afeworki.

Le 17 Mai 1998 (soit 2 jours plus tard), lors de la célébration du 1er anniversaire de la libération, les présidents Bizimungu et Museveni boycottent la cérémonie.

Ce même jour, au grand stade de Kinshasa, une tentative d'attentat contre le président Kabila aurait été déjouée :

En effet, un commandant Rwandais accompagnant le chargé d'affaires de son pays à Kinshasa sera désarmé au vu de tous par des gardes du corps Katangais du président Congolais alors que, muni de son arme, il s'était placé derrière Mzee Kabila.

À partir de cette période, les Occidentaux (USA en premier), sans l'avouer, abandonnent le nouveau pouvoir en place à Kinshasa.

Les projets de coopération sont suspendus, les visites officielles annulées, les banques américaines bloquent tous les projets de financement.

Les griefs qu'ils ont contre ce nouveau pouvoir et son président sont nombreux : les USA se considèrent comme ceux qui ont porté cet ancien maquisard Lumumbiste au pouvoir. Ils ne digèrent donc pas le fait qu'il ait réservé son premier voyage à la Chine.

 

Il y'a aussi cette épineuse question du massacre des réfugiés hutus rwandais.

Mzee refuse d'en porter toute responsabilité. Il accuse ses alliés Rwandais d'en être les seuls auteurs (ses alliés, dont il se détourne petit à petit depuis sa marche victorieuse à Kinshasa).

Puis Mzee Kabila les accuse de piller son pays et s'en prend à leurs troupes qui se comportent, selon lui, comme des envahisseurs "en pays conquis" et non comme des véritables alliés.

Le 22 Mai 1998, le ministre d'État Pierre Victor Mpoyo s'en prend énergiquement au président Ougandais Yoweri Museveni, dont le pays est accusé d'organiser un pillage systématique du bois congolais dans la partie est du pays.

Le 30 Juin 1998, date de la fête nationale et journée choisie pour le lancement de la nouvelle monnaie, aurait dû être l'occasion d'un coup d'État préparé depuis des mois.

Mais il fut déjoué grâce à la vigilance des Katangais autour du président LD Kabila.

Et dès juillet 1998, tout s'accélère. Surtout ce jour où James Kabarebe (Général rwandais mais Chef d'Etat-major de l'armée Congolaise) s'avance vers les bureaux du président, flanqué comme à l'ordinaire, de son escorte, pour solliciter un rendez-vous.

James est cependant surpris par les ordres laissés par Mzee : l'escorte n'est pas admise, pas plus que les armes personnelles.

James s'obtempère et se sépare de ses armes et de ses compagnons.

Quelques jours plus tard, James est démis et remplacé par Kifwa.

 

(Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd)




Job KAKULE

Job KAKULE - 16/05/2022 08:59 - Répondre 

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