Ce jour-là, 19 mars comme aujourd’hui, mais en 1993, fin du "Conclave Politique National", réuni à Kinshasa, au Palais de la Nation, du 9 au 19 mars 1993.

Mobutu venait ainsi de saboter les résolutions de la Conférence nationale souveraine, se lançant dans une nouvelle démarche qui réconforta son pouvoir.

Pour rappel, en mars 1993, le Président Mobutu mettait un point final au processus de transition de la Conférence Nationale Souveraine.

Il rétablit l'Assemblée Nationale, alors totalement discréditée et composée exclusivement de membres soigneusement choisis du MPR.

Mobutu lança un processus de transition parallèle : le "Conclave".

Du 9-19 mars, le "Conclave" se réunit, rédigea sa propre constitution et nomma Faustin Birindwa au poste de premier ministre, en remplacement d'Etienne Tshisekedi.

Mais ce nouveau gouvernement fut immédiatement rejeté par la population et la plupart des gouvernements étrangers.

Dans le même temps, le gouvernement Tshisekedi, impuissant, continuait à mettre en avant sa propre légitimité.

Afin de tenter de sortir de l'impasse et en l'absence de toute pression étrangère à l'encontre de Mobutu, les opposants de l'Union Sacrée de l'Opposition Radicale et Alliés (U.S.O.R.) acceptèrent, malgré eux, de transiger avec les Mobutistes.

Des négociations commencèrent à la fin de 1993 et aboutirent à ce que l'on appela le "Protocole d'Accord", un arrangement plutôt bancal consacrant le partage du pouvoir entre les mobutistes des Forces Politiques du Conclave (FPC) et les opposants de l'USOR.

L'opposition accepta la fusion de l'Assemblée Nationale et du Haut Conseil de la République (le successeur de la Conférence Nationale Souveraine).

Fut ainsi créé une structure énorme, composée de 738 membres et dominée par les Mobutistes

Cette structure fut appelée Haut Conseil de la République-Parlement de Transition (HCR-PT, ou encore "Parlement de Transition").

En échange, l'opposition obtint le droit de nommer le premier ministre et reçut des garanties quant à la survie politique de celui-ci.

De plus, le Protocole d'Accord prévoyait que toutes les décisions d'"importance nationale", y compris les affaires relatives à la "souveraineté nationale et l'ordre institutionnel de la transition", seraient prises sur base du consensus.

Bien que les pouvoirs de la Conférence Nationale Souveraine aient été singulièrement réduits, on affirma que ses lois et décisions formeraient la base théorique de toute législation adoptée par le gouvernement et le parlement de transition.

(Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd)