Ce jour-là, 22 février comme aujourd'hui, mais en 2002, dans l'après-midi, la télévision nationale angolaise diffuse des images du corps du chef de la rébellion angolaise de l'UNITA, Jonas Savimbi, tué par l'armée gouvernementale dans la province de Moxico (centre-est d'Angola).

Le corps de Jonas Savimbi était facilement reconnaissable, habillé de son habituel uniforme militaire vert olive et couché sur un brancard, entouré de militaires et d'une foule de civils.

Les forces gouvernementales avaient réussi à le localiser, grâce aux informations fournies par des experts en télécommunications américains et israéliens, car Savimbi avait commis l’erreur d’appeler à partir de son téléphone satellitaire.

Jonas Savimbi a toujours été l'un des personnages clés de la lutte pour le contrôle de l'Afrique du temps de la Guerre Froide.

Il avait fondé l'UNITA (l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola) en 1966 pour combattre la puissance coloniale portugaise, lutte qu'il mènera aussi contre le président Jose Eduardo dos Santos pendant 27 ans.

Jonas Savimbi était diplômé en sciences politiques de l'université de Lausanne et il parlait parfaitement 4 langues européennes (portugais, espagnol, français et russe) et trois langues africaines (dont le lingala, car il a pendant longtemps utilisé le Zaïre comme base arrière). En 1991, il signe un accord de paix avec Jose Edouardo dos Santos et regagne la capitale angolaise, puis participe à l’élection présidentielle de 1992.

Il conteste la victoire de Jose Eduardo dos Santos, puis rompt la paix et retourne dans le maquis.

Il s'empare alors de Huambo, la deuxième ville du pays, et en fait son fief.

En 27 ans de guerre, Savimbi s'était constitué une armée de plus de 60.000 hommes, reconnue comme l’une des plus aguerries en Afrique.

(Avec Benjamin Babunga, www.babunga.alobi.cd)