Ce jour-là, 22 juin comme aujourd’hui, mais en 1633, abjuration par Galilée, à genoux, de ses idées sur le fait que la Terre tourne autour du Soleil.

Tout part du milieu du 16ème siècle, lorsque l’Eglise Catholique Romaine se décide à entreprendre une contre-réforme, face aux remises en cause de certains points du dogme par ceux que l’on appelait, depuis 1530, les Protestants.

L’espagnol Ignace de Loyola crée la Compagnie de Jésus (les Jésuites) sorte d’armée de la foi au service du Pape.

Le Concile de Trente (1545-1563) réaffirmera les points fondamentaux de la doctrine catholique et condamnera sans appel le protestantisme.

Des procès en hérésie sont faits à ceux qui osent soutenir que la Terre n’est pas le centre du monde.

En 1611, la fin tragique de Giordano Bruno (supplicié sur le bûcher le 17 février 1600) est encore dans tous les esprits des contemporains.

Mais en dépit de cela, dans L’Essayeur (paru en 1623), Galilée s’exprime sur la constitution de la matière.

Il est de nouveau en désaccord avec Aristote et semble admettre, avec Démocrite, que toute matière n’est que "combinaison en nombre, grandeur, figure, voire mouvement, de particules minimes".

Sa physique de la matière n’est cependant pas très précise et il y a quelque flottement, d’un passage à un autre, entre des particules très petites et des particules insécables, qui correspondraient aux atomes de Démocrite.

Les Jésuites de l’époque tirent alors “la sonnette d’alarme” : en remettant en cause la théorie d’Aristote sur la matière, théorie que l’Eglise juge conforme aux Saintes Écritures, Galilée est en train de commettre une hérésie.

De plus, il affirme aussi que la Terre n’est pas le centre du monde. Ses ennemis l’accusent, là encore, de ruiner les Saintes Écritures.

Le premier “avertissement” arrive à Galilée le 3 mars 1616. Galilée n’est pas condamné, mais il lui est interdit d’enseigner la théorie de Copernic.

Il déclare se soumettre, mais en 1623, il publie Il Saggiatore (L’Essayeur). Dans cet ouvrage, consacré aux mathématiques et à la physique, Galilée compare l’univers à un livre gigantesque continuellement ouvert à nos yeux : “Le grand livre de l’univers (...) est écrit en langage mathématique, et les caractères sont des triangles, des cercles, et d’autres figures géométriques sans lesquelles il est impossible d’y comprendre un mot. Dépourvu de ces moyens, on erre vainement dans un labyrinthe obscur”.

En 1633, Galilée est convoqué à Rome par le tribunal de l’Inquisition. Il est mis en arrestation dans le palais de l’ambassadeur de Toscane, comparaît devant le Saint-Office mais ne peut convaincre ses juges. Et ce 22 juin 1633, on lui annonce qu’il est condamné.

Que lui reproche-t-on? Le premier chef d’accusation, formulé dans la sentence prononcée par le tribunal de l’Inquisition, semble répondre très clairement à cette question : “Comme ainsi soit que toi, Galileo Galilei, fils de Vincenzo Galileo, florentin, âgé de 70 ans, dénoncé à ce Saint-Office pour ce que tu tenais pour véritable la fausse doctrine, enseignée par aucuns, que le soleil est le centre du monde et immobile et que la terre ne l’était pas et se remuait d’un mouvement journalier (…)”. C’est donc l’affirmation du mouvement de la Terre qui semble valoir à Galilée d’être condamné.

En présence de cardinaux inquisiteurs, Galilée, qui est un vieillard de 70 ans, presque aveugle, doit, à genoux, abjurer solennellement la thèse copernicienne qu’il sait être vraie.

On prétend qu’il murmura en se relevant : “E pur si muove” (“Et pourtant elle tourne”), ce qui paraît bien improbable car il aurait risqué d’être brûlé vif comme Giordano Bruno.

Pour les inquisiteurs qui ont jugé Galilée, toute connaissance est soumise à la vision du monde présentée par les récits bibliques.

A leurs yeux, la démarche de Galilée qui s’appuie sans à priori sur l’observation et l’expérience, remet en cause cette représentation du monde et peut-être la foi en Dieu, tout au moins la puissance et l’autorité de l’Eglise dont les affirmations devenaient alors contestables.

C’est le début d’un long affrontement entre la recherche scientifique et une représentation religieuse du monde.

De nos jours, les domaines respectifs sont mieux délimités. Et Galilée compte parmi ceux qui, au début des Temps modernes, ont contribué à mettre en route cette évolution.

C’est seulement au milieu du 17ème siècle que l’astronomie connaît un tel succès et suscite tant d’enthousiasme que les gouvernements offrent des crédits pour construire des observatoires : l’observatoire royal de Greenwich (en 1662) et l’observatoire de Paris (en 1666). Et en 1757, la Congrégation de l’Index décide d’annuler le décret interdisant les œuvres qui traitent du mouvement de la Terre.

Via www.babunga.alobi.cd




Samuel ABIBA

Samuel ABIBA - 24/06/2021 09:00 - Répondre 

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