Ce jour-là, 24 février comme aujourd’hui, mais en 2019, Antoine Gizenga Fundji décède à 93 ans.

Considéré comme l’un des pères de l’indépendance congolaise, proche de Lumumba, Antoine Gizenga a été Vice-Premier Ministre (1960-1961), Premier Ministre de la rébellion lumumbiste (en 1961) et Premier Ministre de la RDC (2006-2008).

Antoine Gizenga naît en octobre 1925 à Mushiko (Bandundu).

Jusqu’en 1947, il étudie la philosophie thomiste au grand séminaire de Mayidi (Bas Congo), puis devient fonctionnaire à la Banque du Congo-Belge, avant de travailler à la sûreté coloniale à Léopoldville (Kinshasa).

Il embrasse la profession d’enseignant par la suite, avant de s’engager dans la vie politique.

En 1959, il devient chef du Parti Solidaire Africain (PSA).

L’année suivante, aux élections législatives, sénatoriales et provinciales de mai 1960, il est élu député national.

A la formation de son Gouvernement, Lumumba fait de lui son Vice-premier ministre. Mais 6 mois après, lorsque Lumumba est assassiné, il se replie avec d’autres lumumbistes à Kisangani où il dirigera le gouvernement de ce qu’ils appelleront "République populaire du Congo".

Son gouvernement sera reconnu par 21 pays d'Afrique, d'Asie, Europe de l'Est.

Mais en août 1961, à l’issue du conclave de Lovanium convoqué en vue de rassembler toute la classe politique, y compris ceux qui s’étaient retranchés à Kisangani, Gizenga est nommé vice-Premier Ministre de Adoula.

Il sera, malheureusement, destitué quelque temps après.

Il est alors emprisonné jusqu’en 1964 sur l’île Bula Mbemba.

C’est seulement en juillet 1964 qu’il sera libéré par le nouveau Premier ministre Moïse Tshombe, lui-même arrivé à Kinshasa après la sécession katangaise.

C’est au cours de la même année, lorsqu’il quitte la prison, qu’il va créer le Parti lumumbiste unifié (PALU).

Mais quelques mois après, il est de nouveau arrêté, puis placé en résidence surveillée pendant 14 mois (jusqu’au coup d’Etat de Mobutu, le 24 novembre 1965).

C’est là que Gizenga décide de quitter le pays. Il va se réfugier, tour à tour, à Moscou, en Angola et à Brazza.

Il restera ainsi opposant au régime Mobutu pendant une vingtaine d’année.

C’est seulement en 1990 que Gizenga décide de mettre fin à son exil et rentre au pays.

Pendant toute la période de la transition Mobutu, il ne fait partie d’aucun gouvernement. En 2003, il participe au dialogue intercongolais et ses lieutenants siègent au parlement de transition issu de ce dialogue, se démarquant ainsi de l’autre opposant Etienne Tshisekedi.

Il se porte candidat à l’élection présidentielle de 2006 et parvient à occuper la 3è position avec un score de 13% de voix (après Kabila et Bemba).

C’est là qu’il signe une alliance avec Kabila, alliance qui le portera à la primature après la victoire de Kabila au 2è tour.

Gizenga devient Premier ministre de la RDC de décembre 2006 à novembre 2008, avant de démissionner de son poste, sous le poids de l’âge.

Il est resté, depuis lors et jusqu’à son décès, président de son parti politique, le PALU.

(Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd)