Depuis plus de deux décennies maintenant, l’Est de la RDC est déchirée par des conflits armés faisant des millions des morts parmi les populations civiles, et obligeant de nombreuses populations locales à fuir les combats.

Récemment, la résurgence du M23, un groupe armé défait en 2013 par l’armée congolaise, et désormais officiellement accusé d’être soutenu par le Rwanda, a laissé place à un nouveau déplacement des populations.

Mais celles-ci se trouvent souvent confrontées à plusieurs difficultés pour avoir accès notamment à l’eau potable, à la nourriture ou encore aux soins de santé.

Ces déplacés habitent dans la plupart des cas dans des écoles, plusieurs familles par classe, et ne reçoivent que très rarement des aides humanitaires, que ce soit de la part du gouvernement congolais ou encore des organisations humanitaires.

Alors que les personnes vulnérables, à savoir les enfants les femmes enceintes et celles allaitantes ainsi que des personnes du troisième âge sont souvent privilégiées, d’autres catégories de personnes expriment leur mécontentement face à ce qu’ils qualifient de favoritisme, d’autant plus qu’ils sont tous en situation de précarité et n’arrivent qu’avec peine à trouver ne serait-ce qu’à manger.

Une famille de déplacés dormant à même le sol dans une salle de classe à l’EP Kahembe © Samuel ABIBA
Une famille de déplacés dormant à même le sol dans une salle de classe à l’EP Kahembe © Samuel ABIBA

Certains, dépassés par cette situation, estiment que les quelques aides qui leurs sont destinées, n’ont plus leur raison d’être car sont à la base de beaucoup de conflits parmi les déplacés.

« Comment voulez-vous que je me contente d’une assistance destinée exclusivement à une personne vivant avec handicap sans que je e trouve ma part, alors que c’est moi qui ai amené cette personne jusqu’ici ? », s’est interrogée une dame parmi les déplacés, affirmant que les bénéficiaires d’aides humanitaires ne partagent que très rarement avec d’autres déplacés, car voulant économiser au maximum ces aides qui sont font de plus en plus rares.

Récemment, ce sont des cas de décès liés à la faim qui ont été rapportés de ce camps de déplacés.

Nombreux sont ceux qui demandent au gouvernement de faire tout son possible pour faire échec aux rebelles afin qu’ils regagnent leurs domiciles et ainsi reprendre avec leurs activités champêtres et commerciales pour retrouver une vie normale et ne pas attendre désespérément des aides humanitaires.

Mais sur terrain, les négociations sont au point mort, les rebelles contrôlent depuis trois mois la cité frontalière de Bunaagana ainsi que d’autres localités, mais l’armée annonce sans cesse des opérations de grande envergure pour défaire l’ennemi.