Interrogé par le quotidien français du Figaro, le président Félix Tshisekedi est longuement revenu sur l’épineuse question de la crise sécuritaire à l’Est de la RDC, caractérisé par la guerre contre le M23.

Evoquant la rencontre improbable avec son homologue rwandais Paul Kagame à Doha sous la facilitation de l’émir du Qatar Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani ; Félix Tshisekedi s’est montré optimiste quant à a suite des pourparlers, soulignant toutefois que le préalable reste « le cessez-le-feu immédiat et inconditionnel. » 

Mais sur terrain, ce dernier est illusoire puisqu’au lendemain de cette rencontre, le M23 poursuivit avec son avancée et s’est emparé de la cité de Walikale-Centre, chef-lieu du territoire de Walikale dans la province du Nord-Kivu.

Interrogé sur le refus in extremis du M23 de participer au dialogue direct initié par l’Angola, le chef de l’Etat congolais a avancé que cette attitude « confirme que les rebelles sont des pantins qui attendent de recevoir des ordres pour agir » : « Ils sont hostiles à la paix et motivés par une soif d'enrichissement personnel, qu'ils assouvissent dans chaque localité qu'ils occupent. Dans ces conditions, je ne vois pas comment on peut construire quelque chose de solide et de véritable avec ces inféodés », a-t-il lancé soutenant « qu’il valait donc mieux discuter avec leur mentor. »

« La recherche d'une solution définitive à la crise congolaise est guidée par les processus de dialogue de Luanda et de Nairobi, initiés par l'Union africaine, ainsi que par les organisations régionales soutenues par les Nations unies. La résolution 2773, votée à l'unanimité par le Conseil de sécurité de l'ONU, fin février, exige le retrait immédiat des troupes rwandaises du territoire congolais et la fin du soutien militaire rwandais au M23. Elle exhorte le groupe à caractère terroriste à cesser les hostilités et à se retirer des zones sous son contrôle », a poursuivi Félix Tshisekedi qui a visiblement fermé la porte à tout dialogue direct avec le M23.

Le président congolais a par ailleurs dit « redouter de nouveaux massacres si rien n’est fait par la communauté internationale. »

Il a ainsi salué les sanctions prise par l’Union Européenne contre des militaires rwandais et des cadres du M23 : « Ces mesures viennent s’ajouter à celles prises par d’autres pays partenaires comme la Grande-Bretagne, le Canada et les États-Unis et confirment qu’indubitablement l’agresseur de la RDC s’appelle le Rwanda », a pointé Félix Tshisekedi.

Sur la question des combattants FDLR présents sur le sol congolais, le président Tshisekedi s’est dit « disposé à organiser leurs désarmement, démobilisation et réinsertion » : « C'est ce que prévoit le processus de Nairobi avec l'éradication de tous les groupes armés, locaux ou étrangers, opérant dans l'est de la RDC », a-t-il expliqué affirmant que les FDLR sont aujourd'hui une force résiduelle qui ne compte pas plus de 750 activistes et très peu d'anciens génocidaires et qui donc ne pèse rien par rapport au M23.




Joseph Seven

Joseph Seven - 19/03/2025 22:21 - Répondre 

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