
Le conflit Congo ya Sika, qui se poursuit dans la cité frontalière de Kasindi-Lubiriha, secteur de Rwenzori dans le groupement Basongora en territoire de Beni au Nord-Kivu, continue d’opposer les communautés riveraines au Parc national des Virunga à l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN).
Ce différend, nourri par une forte pression démographique et un besoin croissant d’accès aux terres, menace à la fois la paix locale et l’intégrité écologique du parc.
Dans cette zone, des habitants s’installent ou exploitent des terres qu’ils considèrent comme libres, notamment pour l’agriculture, la coupe de bois, ou la chasse.
En réaction, l’ICCN dénonce des atteintes graves aux limites du parc et à l’environnement, tandis que les communautés dénoncent l’accaparement de leurs terres ancestrales.
Ce climat de tension a déjà conduit à des affrontements, à la destruction de cultures et à l’arrestation de plusieurs civils.
Présent à Kasindi le lundi 14 juillet dernier, le général-major Evariste Somo Kakule, gouverneur militaire du Nord-Kivu, s’est exprimé sur la question ; c’était à l’issue d’une réunion avec les autorités locales et les forces vives du territoire.
Il a ainsi évoqué les causes du conflit : « Il y a une densité de la population qui est en train d’accroître, et il est donc normal qu’il y ait de plus en plus de pression sur les espaces. Apparemment non occupés, ces espaces attirent l’attention vers le parc. Certains y vont pour chercher un espace où vivre, d’autres pour survivre — soit en exploitant le bois, en recherchant de la viande, en faisant le braconnage, ou tout simplement en y cultivant des champs », a-t-il signifié déplorant par ailleurs que ce contribue malheureusement « à la destruction de l’écosystème », ce qui engendre des conflits.
Face à la complexité de ce dossier, le gouverneur Evariste Somo a annoncé la création d’une commission technique, non pas pour arbitrer le conflit, mais pour analyser en profondeur la situation, formuler un rapport circonstancié et proposer des pistes de solution réalistes : « Nous avons étudié ensemble cette problématique. C’est dans ce cadre que nous avons mis en place une commission, qui va travailler pendant deux mois et revenir avec des solutions et des propositions que nous soumettrons à l’autorité nationale, seule habilitée à traiter ce type de problème », a-t-il déclaré à la presse.
Il a expliqué que cette approche vise « à concilier les besoins des populations locales avec les exigences de la conservation, tout en cherchant à désamorcer un conflit latent qui risque de s’enliser si aucune mesure concrète n’est prise dans les délais. »
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