Une enquête réalisée par le média suisse Le Temps, révèle une affaire de corruption impliquant Vidiye Tshimanga, le conseiller stratégique du président Félix Tshisekedi, qui aurait tenté d’offrir un accès aux mines de la RDC en échange d’une commission.

Ce dernier s’en défend et prétend avoir, au contraire, voulu piéger ses interlocuteurs qui eux justement l’avaient bien piégé grâce notamment à des vidéos en caméra cachée.

Cette enquête révèle que son vol, son hôtel, ses repas et ses courses en taxi ont été pris en charge par un homme et une femme qui prétendaient travailler pour un conglomérat basé à Hongkong et s’intéresser aux minéraux congolais.

Mais il ne s’agissait pas d’investisseurs ordinaires. Au cours de trois réunions, une en ligne et deux en personne, le duo a enregistré Vidiye Tshimanga à son insu, alors qu’il se vantait de sa proximité avec le président et proposait de créer avec eux une société dans laquelle il détiendrait une participation déguisée par des prête-noms et des montages offshores opaques.

«Si nous faisons des affaires ensemble, je prendrai mon… pourcentage de l’investissement et je gagnerai de l’argent», affirme-t-il sans détour. En contrepartie, continue le conseiller stratégique du président congolais, il promet d’user de son influence pour obtenir des licences d’exploitation minière, éviter la paperasserie aux investisseurs et «protéger» leur investissement contre des fonctionnaires indiscrets. Plus tard, il ira jusqu’à suggérer qu’il agit pour le compte du président.

«Si je demande [au président] quelque chose, il donne», déclare Vidiye Tshimanga, en anglais. «Moi, c’est le président… Le président ne fait pas d’affaires [directement]», ajoute-t-il.

Lors de leur première rencontre à Londres, Vidiye Tshimanga insiste à nouveau sur sa proximité avec le président Tshisekedi, affirmant même avoir financé sa campagne pour devenir président.

Durant ce rendez-vous, le conseiller congolais explique savoir que sa position publique l’empêche de conclure des contrats à titre privé. Mais plutôt que de mettre fin aux discussions, il propose aux mystérieux investisseurs une solution de contournement.

En collaboration avec OCCRPLe Temps a publié des extraits de ces vidéos, expliquant qu’elles offrent un aperçu rare de la manière dont les transactions sont structurées au Congo.

Interrogé sur ce sujet, le conseiller de Félix Tshisekedi n’a jamais remis en doute l’authenticité des vidéos.

Il a en revanche multiplié les explications contradictoires.  Dans un premier temps, il a affirmé qu’il s’agissait de rendez-vous privés. Puis prétendu que l’enregistrement n’était pas fiable en raison de son mauvais anglais. Et enfin qu’il savait qu’il s’agissait d’un piège tendu par lui-même et qu’il voulait voir «jusqu’où iraient ces fameux investisseurs».

Qui sont ces mystérieux investisseurs? Des lanceurs d’alerte ou des acteurs économiques déçus, essayant de se venger? Le Temps explique n’avoir pas été en mesure d’identifier les auteurs des vidéos, qui ont été envoyées par un intermédiaire.

« Les interlocuteurs du conseiller congolais sont prudents: ils n’apparaissent pas à l’écran et leurs voix ont été déformées », précise le média suisse.

Cet intermédiaire mystérieux explique que les auteurs de ces révélations voulaient voir le Congo «nettoyé» et avaient agi de la sorte parce que Vidiye Tshimanga avait «truqué les ventes de licences minières. »

Le Temps affirme que malgré «les recherches des services congolais» qu’il dit avoir diligentées, Vidiye Tshimanga n’a pour l’instant pas été en mesure d’identifier ses interlocuteurs. 
Il aurait confié soupçonner une des nombreuses sociétés d’espionnage industrielles actives au Congo, attirées par le sous-sol le plus riche du monde, ou alors des personnes cherchant à lui nuire: des investisseurs chinois ou israéliens, voire un oligarque local.

«J’ai tellement d’ennemis», aurait-il déclaré.

Mais qu’il s’agisse d’une guerre de palais ou d’une opération de déstabilisation, conclut Le Temps, « l’opération Tshimanga jette une lumière crue sur la corruption du secteur minier de l’un des pays les plus pauvres du monde. »

Il faut dire que la publication de cette enquête fait déjà réagir.

Nombreux sont ceux qui estiment que celle-ci révèle la mauvaise gouvernance sous le la présidence de Félix Tshisekedi dont l’entourage est souvent pointé du doigt pour ses pratiques peu louables en ce qui concerne l’utilisation des fonds publics notamment.

La LUCHA par exemple avance par exemple que le chef de l’Etat de nombreux mafieux dans son administration.




Job KAKULE

Job KAKULE - 16/09/2022 12:02 - Répondre 

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