Son témoignage a suscité une vive polémique dans l’opinion nationale congolaise.

Après avoir passé plus de de 7 mois en détention dans la prison centrale de Makala à Kinshasa, le journaliste Stanys Bujakera a alerté sur les conditions de détention de plus de 15.000 prisonniers.

Se confiant à la presse internationale, Stanys Bujakera a affirmé que ces derniers, qui n’ont droit qu’à un seul repas unique par jour, sans évoquer la qualité de la nourriture, dorment entassés par dizaines dans une petite pièce ou dans les couloirs, les douches ou les toilettes, voire debout par manque de place pour se coucher ou même s’assoir.

« Makala n'est plus une prison mais un centre de concentration », a fait savoir le correspondant de Jeune Afrique en RDC expliquant que le surpeuplement de la Prison Centrale de Makala « peut même provoquer l’étouffement des détenus entassés. »

Réagissant, le ministre de la justice, Constant Mutamba, a expliqué que les images diffusées par RFI et TV5 sont très vielles : « Nous n'avons pas attendu leur publication pour amorcer le processus en cours de désengorgement des prisons et d'amélioration des conditions de détention. Nous sommes un État souverain. Les prisonniers congolais mangent 2 à 3 fois par jour. Quid de conditions de détention à GUANTANAMO », a-t-il écrit sur X, une publication signalée comme fausse par le réseau social.

Dans la foulée, Mike Mukebayi, ancien député provincial et cadre d'Ensemble pour la République en détention à la prison centrale de Makala, a affirmé, via ses avocats, « que les images publiées correspondent à la réalité quotidienne de Makala » : « Elles sont authentiques. Un seul maigre repas et de mauvaise qualité est offert par jour entre 17 et 18 heures. Moins de 100 grammes par prisonnier là où le besoin en nourriture d'un homme normal est de 400 grammes. Pénurie criante d'eau. REGIDESO inexistante et remplacée par des citernes actionnées avec rationnement. Des latrines hors-services avec la conséquence des besoins naturels effectués à l'air libre au vu de tous. Surpopulation carcérale et décès quotidiens avec des corps évacués sous nos yeux à longueur de journées. Très traumatisant pour les autres prisonniers. Des visiteurs sont quelquefois témoins de ces évacuations macabres journalières », a-t-il décrit.

Après cette polémique, une fouille systématique a été effectuée à la prison centrale de Makala où téléphones et argent de détenus ont été emportés, affirment des sources concordantes.

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Joseph Seven

Joseph Seven - 24/07/2024 20:18 - Répondre 

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