
L’ancien ministre de l’intérieur Richard Muyej est revenu sur du procès intenté contre l’ex-président Joseph Kabila, dans lequel l’auditeur Général des FARDC a requis la peine de mort à son encontre l’accusant notamment de crimes de guerre et de trahison, alors que la partie civile a exigé pour sa part le paiement de plus de 24 milliards de dollars de dommages et intérêts.
Pour lui, cette procédure judiciaire illustre les paradoxes et les incohérences de la justice congolaise : « Le scandale est immense et m’invite au débat, j’y suis désormais et j’y reste », a écrit-il Richard Muyej sur X s’interrogeant sur le fondement même des accusations.
« On réclame 24 milliards de dollars pour trahison, mais soudain il devient espion ayant usurpé la nationalité congolaise. Curieux paradoxe : Comment trahir un pays dont on ne serait même pas citoyen ? », a-t-il poursuivi faisant remarquer par ailleurs « la divergence de positions entre la partie civile et le ministère public. »
Le scandale est immense et m’invite au débat, j’y suis désormais et j’y reste.
— Richard Muyej Mangeze Mans (@richard_muyej) August 22, 2025
Au procès Kabila , on réclame 24 milliards de dollars pour trahison, mais soudain il devient espion ayant usurpé la nationalité congolaise. Curieux paradoxe : Comment trahir un pays dont on ne serait… pic.twitter.com/b9EaNFAp59
L’ancien gouverneur du Lualaba va plus loin en comparant le déroulement de ce procès à une mise en scène théâtrale : « L’État congolais est à la fois victime, juge et accusateur. Une pièce de théâtre où l’identité du protagoniste change selon les besoins du scénario », a ajouté Richard Muyej.
« Justice ou tragédie nationale ? En RDC, même les procès ont des rebondissements dignes d’un feuilleton », a-t-il conclu faisant référence au procès contre François Beya, l’ancien Conseiller spécial en matière de sécurité du Président Félix Tshisekedi qui a été acquitté après avoir été arrêté et poursuivi par cette même justice militaire pour offense contre la personne du chef de l’État, violation des consignes et incitation des militaires à commettre des actes contraires au devoir et à la discipline.
Il faut dire que la réaction de Richard Muyej s’ajoute aux nombreux commentaires que suscite cette affaire qui divise profondément l’opinion publique congolaise.