Interviewé par le Financial Times, le président Félix Tshisekedi a mis en garde contre le risque de guerre avec le Rwanda.

Il a assuré qu'il ne reste pas les bras croisés alors que les milices armées liées à Kigali intensifient leurs attaques dans l'est de la RDC.

Félix Tshisekedi a averti que la guerre pourrait éclater avec le Rwanda à moins que ce dernier ne cesse de soutenir les groupes rebelles qui combattent sur son sol.

« Cette possibilité ne peut être exclue. Si la provocation du Rwanda continue, nous ne resterons pas assis sans rien faire. Nous ne sommes pas faibles », a déclaré Félix Tshisekedi au magazine américain.

Ces dernières semaines, les rebelles ont intensifié leurs attaques dans ce conflit qui a causé le déplacement de plus de 170 000 personnes depuis leur réapparition il y a quelques mois maintenant, près d'une décennie après la conclusion d'un accord de paix.

Pour rappel, les États-Unis ont exprimé leur inquiétude face aux attaques des rebelles du M23.

Et le jeudi dernier, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a appelé le président kenyan Uhuru Kenyatta, qui a appelé au déploiement d'une nouvelle force militaire régionale dans l'est de la RDC, pour discuter des "efforts pour faire face à la poursuite de la violence".

Le bureau de Blinken s'est dit "alarmé par les informations faisant état d'attaques transfrontalières entre la RDC et le Rwanda", un sentiment repris par l'Union africaine.

Dans son interview, Félix Tshisekedi a également accusé le Rwanda de vouloir profiter de la vaste richesse minérale de son pays : « Le Rwanda a des intérêts économiques acquis illicitement en RDC », a affirmé le président congolais qui a soutenu que « Tant que l'ordre ne sera pas rétabli dans l'est de la RDC, tant que l'anarchie et l'insécurité prévaudront, le Rwanda en profitera. »

Le Trésor américain a déclaré en mars dernier que "plus de 90% de l'or de la RDC est passé en contrebande vers les États de la région", y compris le Rwanda, où il est souvent raffiné et exporté vers les marchés mondiaux.

Au sujet de l’accusation de Paul Kagame affirmant que les FARDC se battent aux côtés des éléments des FDLR, parmi lesquels des combattants hutus accusés d'avoir participé au génocide rwandais de 1994 contre les tutsi, Félix Tshisekedi a signifié qu’il s'agit d'une "excuse boiteuse" et que ses forces avaient arrêté "des centaines" de combattants FDLR et les avaient remis à Kigali.

 « Si le Rwanda reconnaît qu'il a soutenu le M23 et pourquoi il soutient ce mouvement, ce serait sincère. Nous pourrons ensuite discuter et mettre tout cela sur la table. Si le Rwanda refusait d'admettre qu'il soutenait le M23 cela signifierait qu'il y a un agenda caché », a-t-il expliqué indiquant qu’il y a de l'espoir tant qu'il y a de la sincérité.




Job KAKULE

Job KAKULE - 06/07/2022 13:08 - Répondre 

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