Des représentants de la RDC et du Rwanda, ainsi que ceux des États-Unis, du Qatar, du Togo (en tant que facilitateur de l'Union africaine) et de la Commission de l'Union africaine ; ont convoqué le 1er octobre dernier la 3ème réunion du Comité conjoint de suivi de l'Accord de paix signé le 27 juin 2025 à Washington.
Dans un communiqué, ce comité a reconnu les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de l'Accord de paix et a discuté des mesures concrètes à prendre pour sa mise en œuvre, notamment la neutralisation des combattants FDLR et d’autres groupes armés associés, ainsi que la progression du désengagement des forces et la levée des mesures défensives par le Rwanda.
A cette occasion, la RDC et le Rwanda ont finalisé l'ordre d'opération soumis par le Mécanisme conjoint de coordination de la sécurité et ont confirmé le ce même 1er octobre comme date de début de son application.
Le Comité conjoint de suivi de l'Accord de paix de Washington a également reconnu l'importance de l'accès du CICR à tous les détenus, et la RDC et le Rwanda se sont engagés à faciliter cet accès.
Il a par ailleurs réaffirmé la nécessité de soutenir la mise en œuvre intégrale de l'Accord de paix, en paroles et en actes, et ses membres se ont réitéré leur engagement « à s'abstenir de tout acte ou discours hostile, en particulier d'attaques ou de propos politiques susceptibles de compromettre ou de compliquer la mise en œuvre intégrale de l'Accord de paix, y compris dans les enceintes internationales. »
La montée des tensions à Uvira et Walikale a également été passée en revue, et tous les acteurs ont ainsi été appelés au calme et à la retenue.
De son côté, le Qatar a fait le point sur les négociations en cours à Doha entre la RDC et le M23, affirmant que les pourparlers qui étaient jusque-là au point mort reprendront durant la semaine du 6 octobre et que l’échange de prisonniers annoncé interviendra dans la foulée.
Le Comité conjoint de suivi de l'Accord de paix de Washington a ainsi exprimé son soutien à ces efforts, et a souligné l'importance de faire progresser le processus de Doha, « essentiel à une mise en œuvre plus large d’un Accord de paix que la Commission de l'Union africaine s'est déclarée prête à soutenir. »
Ce dernier prévoit de tenir sa quatrième réunion après la prochaine réunion du Mécanisme conjoint de coordination de la sécurité (MCCS) qui devrait avoir lieu les 21 et 22 octobre prochain.
Il faut dire que de nombreux observateurs en RDC ont fait remarquer qu’aucune avancée notable dans la crise en cours en RDC n’a été enregistrée depuis la signature de cet accord de paix présenté par le gouvernement congolais comme « celui qui va ramener une paix durable et l'autorité de l'Etat dans l'Est du pays », mais critiqué par des opposants et des membres de la société civile qui estiment qu'il ne garantit pas une paix durable, mais profite largement au Rwanda qui va exploiter les ressources naturelles de la RDC sans contrepartie. »
Et si la RDC n’a pas encore ratifié cet accord malgré la demande du CNSA notamment, le Rwanda lui l’a déjà fait, réitérant son engagement à sa mise en œuvre.