Le président Rwandais Paul Kagame, lors d’une interview télévisée ce lundi 4 juillet 2022, jour de libération, est revenu sur les tensions entre Kinshasa et Kigali.

Il estime que les problèmes de la RDC sont intrinsèquement politiques et ne peuvent être résolus que par un processus politique.

« Le processus politique est très important pour moi et je suppose que pour tout le monde, il passe en premier », a déclaré Paul Kagame.

« Vous ne continuez tout simplement pas à vous battre et vous vous attendez à trouver une solution aux crises politiques ou aux problèmes de gouvernance », a expliqué le président rwandais, répondant à une question sur la solution possible à la crise congolaise.

Paul Kagame a par ailleurs exprimé son soutien au dialogue de paix inter congolais soutenu par la Communauté de l'Afrique de l'Est dans le cadre du processus de Nairobi, mais s'est dit préoccupé par le fait que « Kinshasa a tendance à changer de cap chaque fois que les dirigeants régionaux se sont mis d'accord sur la voie à suivre. »

« Les choses continuent de changer même après les réunions (du Conclave des chefs d'État) », a-t-il indiqué soulignant « qu’une solution de cessez-le-feu avait été adoptée avant un processus politique devant se poursuivre à Nairobi, et ensuite s'assurer que le problème des FDLR soit traité. »

Paul Kagame, qui a rejeté les allégations de Kinshasa affirmant que Kigali soutient les rebelles du M23, qualifiés depuis de terroristes, a déclaré que les dirigeants régionaux s'étaient mis d'accord sur une voie de sortie de la crise congolaise avant un retournement de Kinshasa qui n’a plus voulu dialoguer avec le M23.

« Si ce sont des terroristes, pourquoi combattre des terroristes comme vous les appelez et en même temps partir à la recherche d'une ethnie apparentée à ces ‘’terroristes’’ ? Peut-on qualifier un groupe ethnique de groupe terroriste ? Cela semble fou, vous ne pouvez pas faire ça », a-t-il lancé.

Le président Rwandais a également évoqué le déploiement d’une force régionale, décidée par l’EAC.

Il a assuré que Kigali n'avait aucun problème de participer à cette dernière puisque, Kinshasa a insisté que le Rwanda ne fasse pas partie de cette force régionale.

« Je suis heureux que cela puisse se faire sans notre implication », a-t-il déclaré assurant que « le Rwanda ne le demande pas et ne s'en plaint pas. »

Il a tout de même prévenu : « si vous ne répondez pas aux problèmes de sécurité du Rwanda, vous avez un problème entre vos mains. »

« Je peux voir le président du Congo en parler comme si c'était une victoire ; non, la victoire viendra quand vous aurez résolu la crise ou ces problèmes politiques », a-t-il poursuivi.

Paul Kagame a réitéré ses accusations contre Kinshasa indiquant que contrairement aux affirmations de la RD Congo, c'est Kinshasa qui travaille avec les éléments FDLR en leur dotant des armes pour attaquer le Rwanda.

Pour lui, les intentions de Kinshasa sont claires : « entraîner le Rwanda dans les problèmes internes de la RDC. »

« Nous avons résisté à cela, mais je ne sais pas pendant combien de temps s'ils continuent à faire ce qu'ils ont fait », a-t-il indiqué.

Pau Kagame a affirmé que les rebelles du M23 sont des congolais, insistant que ce problème est une crise interne et touche à la persécution d'un peuple du Congo. »

« Le fait est que ce sont des Congolais, ce ne sont pas des Rwandais, ils sont seulement d'origine ou de culture rwandaise, mais ils sont congolais de nationalité ; comment c'est arrivé, vous ne pouvez pas me demander parce que je n'étais pas là, je ne suis pas responsable, le Rwanda n'est pas responsable », a-t-il expliqué.

Paul Kagame a appelé les autorités de Kinshasa à assumer leur responsabilité et à résoudre leurs problèmes internes, au lieu de chercher des boucs émissaires.

« Mais pourquoi le Rwanda aurait-il besoin d'être impliqué au Congo alors que nous étions en train de construire la paix et la sécurité entre les deux pays depuis le début ? Comment les choses ont changé, tout d'un coup, je pense que les Congolais ont beaucoup à expliquer sur eux-mêmes, pas sur le Rwanda », a signifié le président Rwandais.

« Je souhaite le meilleur pour nos deux pays, la RD Congo et le Rwanda, mais si le meilleur ne vient pas, cela devrait toujours me préparer au pire », a averti le président rwandais.




Marcellin Matenga

Marcellin Matenga - 10/07/2022 18:22 - Répondre 

Pourquoi c'est en Afrique où règne des troubles de guerres,les pertes de vies et biens ? Pendant que nous sommes africain tous au lieu de conjuguer les intérêts communs on est là pour les détruire à quoi bon d'avoir toutes ces institutions internationales que vous connaissez !


Job KAKULE

Job KAKULE - 04/07/2022 21:38 - Répondre 

🤔🤔🤔