La zone de santé de Lubero est confrontée à une explosion inquiétante des violences sexuelles.
Selon la Ligue de Femmes du Nord-Kivu (LIFEN), une organisation engagée dans la défense des droits des femmes et des filles ; 369 cas de viols ont été recensés entre janvier et juillet 2025.
Ces données ont été dévoilées lors d’une tribune d’expression populaire tenue à Lubero-centre.
Pour Hélène Makule, coordinatrice de LIFEN, cette situation résulte directement de l’instabilité sécuritaire persistante dans la région : « Depuis le début de l'année jusqu'à ce mois de juillet, nous avons recensé 369 cas de violence sexuelle dont 19 sur des enfants mineurs âgés entre 4 et 17 ans. Il y a 350 autres cas commis sur des femmes et jeunes filles âgées de plus de 18 ans. Et ce sont celles-là qui se présentent au niveau des structures sanitaires », explique-t-elle.
Les responsables de ces violences, selon LIFEN, sont issus de plusieurs catégories.
Son rapport cite des militaires incontrôlés des FARDC, des éléments des groupes Wazalendo, ainsi que des civils : « La situation sécuritaire actuelle a accentué la montée en flèche des cas de viol », souligne Hélène Makule.
Une demande pressante de justice face à des promesses non concluantes
Face à cette situation, LIFEN appelle à des mesures immédiates dont le renforcement du système judiciaire, l’accompagnement des survivantes, et des sanctions exemplaires contre les auteurs.
L'organisation insiste également sur l’urgence d’un engagement effectif des autorités pour restaurer l’ordre et la discipline au sein des forces armées.
Le commandement militaire affecté à Lubero affirme de son côté avoir promis des actions correctives, notamment le renforcement de la discipline et la sensibilisation des troupes pour contribuer à la lutte contre les violences sexuelles.
Les communautés locales restent toutefois sceptiques alors que les survivantes elles, attendent toujours que justice leur soit rendue.
Pendant ce temps, la société continue de payer le prix du silence et de l’impunité.
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