La Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) a officiellement remis le jeudi 4 décembre 2025, sa base militaire d’Amee aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), marquant une nouvelle étape dans son processus de désengagement progressif en Ituri.

Située à plus de 120 kilomètres de Bunia, cette base avait été installée en 2020, au plus fort des exactions commises par les miliciens de la Codeco.

Une sécurité nettement améliorée

Le transfert intervient dans un contexte d’accalmie durable dans le territoire de Mahagi.

Après des années de violences, la région connaît depuis deux ans une stabilité relative qui a favorisé le retour de milliers de personnes déplacées.

Les marchés sont à nouveau ouverts à toutes les communautés, et les activités socio-économiques ont repris.

Les écoles fonctionnent normalement, signe d'un climat sécuritaire apaisé.

Les autorités locales attribuent cette embellie aux efforts conjoints des FARDC et des Casques bleus de la MONUSCO.

Les opérations militaires menées en synergie et combinées aux dialogues intra et intercommunautaires facilités par la MONUSCO, ont permis de réduire l’activisme des groupes armés et de restaurer la confiance entre communautés.

Reconnaissance des autorités et de la société civile

Le colonel Faustin Bozibo, responsable des opérations à la 32 région militaire, a salué l’action de la MONUSCO dans la stabilisation de cette zone : « Si la MONUSCO n’était pas installée ici, on aurait eu des problèmes d’insécurité. Aujourd’hui, les jeunes ont repris les études parce que la MONUSCO a ramené la sécurité à Amee », a-t-il déclaré.

Il a également assuré que les FARDC « continueront à protéger la population ».

Même son de cloche du côté de la société civile. Christian Ngabomitchu, président du Conseil territorial de la Jeunesse de Djugu, estime que la présence des Casques bleus a été déterminante : « Avant leur arrivée, la région était inhabitée. Grâce à eux, les populations sont revenues. Ils ont encouragé le dialogue et réduit l’activisme des groupes armés », a-t-il rappelé, avant d’appeler les FARDC à « préserver ces acquis » et à éviter les abus, notamment les arrestations arbitraires.

Un transfert d’infrastructures et de matériels

Outre le site lui-même, la MONUSCO a cédé plusieurs équipements aux FARDC, parmi lesquels 30 tentes de troupe, 15 projecteurs de sécurité périmétrique, un groupe électrogène, une cuisine et des latrines de campagne, ainsi qu’un atelier de réparation de véhicules.

Autant d’installations destinées à renforcer la capacité opérationnelle de l’armée congolaise sur place.

Une nouvelle étape vers le retrait complet

Ce désengagement s’inscrit dans le plan global de retrait de la MONUSCO, qui se poursuit de manière progressive et coordonnée avec les autorités congolaises.

La Mission Onusienne affirme vouloir quitter les zones où les forces nationales sont désormais en mesure d’assurer seules la sécurité.

Mais pour de nombreux habitants d’Amee, la fin de la présence onusienne est accueillie à la fois avec gratitude et prudence : la stabilité actuelle reste fragile, et les populations espèrent que les FARDC sauront maintenir durablement la paix ramenée au prix d’efforts conjoints.