Ce jour-là, 25 mars comme aujourd’hui, mais en 1977, exécution du président congolais Alphonse Massamba-Débat.
C'est le matin, dans un communiqué, que les congolais apprennent l'exécution du Président, après sa condamnation expéditive par la cour martiale siégeant sur l'assassinat du président Marien Ngouabi.
La période du 18 mars au 25 mars 1977 a toujours été considérée comme la "semaine rouge" au Congo-Brazzaville.
D'abord le 18 mars, le président Marien Ngouabi est assassiné par un commando dans des circonstances jamais éclairées.
Aussitôt, les victimes sont choisies et des violences sont déclenchées.
Massamba-Débat est arrêté à son domicile la même nuit, quelques heures après l'assassinat de Marien Ngouabi.
L'un de ses enfants sera lui aussi emmené de force avec lui et ne reverra plus jamais son père.
Selon certains témoignages, l'ancien Président est victime de graves sévices durant sa détention.
La cour martiale instituée pour la circonstance par le Comité Militaire du Parti (nouveau détenteur du pouvoir), le condamne à mort, le présentant comme instigateur du complot
De prétendus aveux, lus à la radio, font penser à un montage de déclarations.
Et ce 25 mars 1977, le Président Alphonse Massamba-Débat est assassiné dans des conditions douloureuses et punitives, sans sépulture. Son corps n'a jamais été rendu à sa famille.
Alphonse Massamba-Debat est né à Nkolo (District de Boko) en 1921.
Il a été le Président de la République du Congo de 1963 à 1968. Il est membre du PPC (de Jean-Félix Tchicaya) avant d'adhérer, en 1956, à l'Union Démocratique de Défense des Intérêts Africains (UDDIA).
En mai 1963, Massamba-Débat quitte le gouvernement à la suite de divergences de plus en plus prononcées avec le Président Fulbert Youlou.
Le 15 août 1963, les chefs militaires Mountsaka et Mouzabakani appellent Massamba Débat au pouvoir. Il devient chef du gouvernement Provisoire
Massamba-Débat va constituer un cabinet réduit constitué de techniciens (Antoine Maboungou-Mbiba, Germain Bicoumat, Bernard Galiba, Pascal Lissouba, Paul Kaya, Charles David Ganao, Edouard Ebouka-Babakas et Jules Kounkound).
En décembre de la même année, il est candidat unique à l'élection présidentielle. Il est élu à 100% des suffrages exprimés.
Il publie son gouvernement, au sein duquel Pascal Lissouba devient Premier Ministre.
Sur le plan économique et social, il mène une gestion saine et rigoureuse.
Sous sa présidence le Congo connaît un début d'industrialisation et le niveau de vie des Congolais s'améliore.
Quelques grandes unités de productions à grande main d'œuvre sont construites, des centres de santé sont créés, ainsi que des groupes scolaires.
Mais les contradictions idéologiques (socialisme bantou contre socialisme scientifique) et les luttes de factions, principalement entre les pro-Lissouba et les pro-Noumazalaye; les tentatives de l'opposition de droite (Mouzabakani, Kolelas, Kinganga) vont l'affaiblir.
Face à la montée de la contestation en juillet 1968, Massamba-Débat fait arrêter le capitaine Ngouabi, dissout l'Assemblée Nationale et le bureau politique du MNR et suspend la Constitution.
Il en résulte un affrontement entre ses partisans au sein de la Défense civile et l'armée.
Il est alors contraint d'amnistier tous les prisonniers politiques et composer avec ses opposants.
Le 4 septembre 1968, Alphonse Massamba-Débat, dont les prérogatives de Président de la République ont été rognées par le CNR, se résout officiellement de démissionner.
La fonction de président de la République est provisoirement suspendue. Le capitaine Raoul assume l'intérim du chef de l'État.
Le 31 décembre 1968, la fonction de Président de la République est rétablie. Marien Ngouabi est le nouveau Président.
(Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd)
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