À l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale célébrée le 10 octobre, la médecin Kavugho Déborah Kabambi a appelé la population du Nord-Kivu à mieux comprendre les réactions liées à la perte d’un être cher afin d’éviter des traumatismes psychologiques durables.

Selon cette spécialiste, le deuil est souvent mal compris dans plusieurs communautés où les personnes endeuillées sont poussées à refouler leurs émotions au lieu de les exprimer : « Le deuil n’est pas une maladie, mais un processus émotionnel naturel. Il doit être accompagné, pas étouffé », a-t-elle déclaré lors d’un entretien accordé à la presse.

La Dr. Kabambi souligne que les conséquences psychologiques d’un deuil non pris en charge peuvent être graves, allant de la dépression à l’anxiété chronique.

Elle encourage ainsi les familles à offrir un soutien émotionnel et psychologique aux proches touchés par une perte, plutôt que de leur demander de « rester forts. »

Dans une province comme le Nord-Kivu, régulièrement confrontée aux conflits armés et à des drames humains répétés, la psychologue estime qu’un accompagnement psychologique adapté est indispensable.

Elle appelle également les autorités sanitaires à renforcer les services de santé mentale dans les structures publiques et communautaires.

« Comprendre la douleur, c’est déjà guérir. Nous devons créer un environnement où parler du deuil n’est plus perçu comme une faiblesse, mais comme un acte de reconstruction », a-t-elle conclu.