
À l’occasion de la Journée mondiale du chimpanzé le 14 juillet, un projecteur est braqué sur le chimpanzé de l’Est (Pan troglodytes schweinfurthii), une sous-espèce classée "En danger" par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).
Dans les forêts denses du Parc national des Virunga, en République démocratique du Congo, des efforts constants sont déployés pour assurer la survie de cette espèce emblématique.
Le chimpanzé de l’Est est l’un des plus proches parents de l’homme, partageant près de 98,7 % de notre ADN.
Intelligent, social, et doté d’une grande capacité d’adaptation, il est pourtant victime d’un ennemi redoutable : l’humain.
Destruction de l’habitat, braconnage, maladies transmises par l’homme, instabilité sécuritaire, autant de menaces qui pèsent sur les populations de chimpanzés dans l’est de la RDC.
Selon les données des experts en primatologie, la population de cette sous-espèce a chuté de façon alarmante au cours des dernières décennies.
Une surveillance rapprochée à Rumangabo
Au quartier général de Rumangabo dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu, au cœur du Parc national des Virunga ; une équipe de pisteurs et de conservateurs suit avec attention un groupe de 18 chimpanzés dans leur habitat naturel.
« Nous connaissons presque chacun par leur nom, leur position hiérarchique, leur comportement. C’est un suivi quotidien, à la fois scientifique et protecteur », confie un pisteur du Parc.
Ce travail méticuleux vise à préserver l’équilibre social du groupe, mais aussi à anticiper d’éventuels risques sanitaires ou humains.
Toute intervention dans leur environnement est strictement encadrée afin de minimiser le stress ou les perturbations.
Protéger l’habitat pour sauver l’espèce
« Protéger les chimpanzés, c’est d’abord protéger la forêt », rappelle un biologiste du parc.
Le Parc national des Virunga, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, offre une des dernières zones de refuge pour cette espèce menacée.
Grâce aux efforts conjoints de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), des ONG partenaires et des communautés locales ; plusieurs initiatives ont vu le jour : c’est notamment le reboisement, l’éducation environnementale, l’écotourisme contrôlé, et la lutte contre le braconnage.
Une espèce qui reflète notre propre fragilité et une lueur d’espoir
En cette Journée mondiale du chimpanzé, les responsables du parc des Virunga appellent à une prise de conscience collective : « Le sort du chimpanzé de l’Est est intimement lié au nôtre. En détruisant son environnement, nous sapons aussi notre propre avenir », alerte un écologue de ce parc.
Il souligne que la conservation des chimpanzés n’est pas qu’un enjeu biologique : « c’est un devoir moral et écologique envers une espèce qui nous rappelle notre place dans le règne animal, mais aussi notre responsabilité », ajoute-t-il.
Il faut dire que malgré les défis sécuritaires dans la région, les équipes du parc des Virunga ne baissent pas les bras.
Chaque jour passé à observer, protéger, et documenter ces primates est un pas de plus vers leur survie.
À Rumangabo, l’espoir prend la forme de regards noirs et curieux, nichés dans les feuillages : ceux de nos plus proches cousins, encore debout malgré l’adversité.
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