Depuis la résurgence du M23 fin 2021 dans l’est de la RDC, la situation sécuritaire s’est considérablement détériorée dans plusieurs territoires du Nord-Kivu et Sud-Kivu.

Cette dégradation s’accompagne d’un climat de peur grandissante pour les défenseurs des droits humains et certains médias locaux.

Défenseurs en danger

Dans les territoires touchés par le conflit, de nombreux défenseurs des droits humains ont signalé des menaces persistantes.

Certains ont été contraints de fuir leurs zones d’intervention, tandis que d’autres vivent dans la clandestinité.

Des cas d’abandon des activités de plaidoyer ont également été rapportés.

Plusieurs témoignages font état de menaces directes liées à la libération de détenus dans des zones conquises par le M23.

Ces anciens prisonniers, condamnés pour des crimes graves, sont revenus dans leurs communautés, parfois en possession d’armes, et s’en prennent aux militants qui avaient dénoncé leurs actes par le passé.

Libérations et représailles

Les combats ont conduit à l’ouverture forcée de certaines prisons, permettant à des détenus de rejoindre les localités sous contrôle rebelle.

Des acteurs de la société civile rapportent que ces individus ciblent désormais ceux qui les avaient accusés, renforçant ainsi le climat de terreur.

Dispositif de protection inexistant

À ce jour, aucune stratégie nationale claire n’a été mise en place pour assurer la protection des défenseurs des droits humains menacés.

Et malgré plusieurs alertes adressées à la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH-RDC) et au ministère des Droits humains ; aucune mesure concrète n’a été prise.

Médias muselés

Dans certaines zones sous l’emprise du M23, des médias locaux ont suspendu ou perturbé leurs émissions, souvent après des menaces ou pressions exercées par des groupes armés ou des individus se réclamant du mouvement.

Et nombreux estiment que cette situation compromet sérieusement l’accès à l’information et le travail journalistique dans les territoires concernés.