
Des étudiants, militants et acteurs de la société civile de Beni, chef-lieu provisoire de la province du Nord-Kivu, ont organisé ce vendredi 17 octobre un forum sur la justice économique et la crise mondiale de la dette.
L’événement, soutenu par les organisations Kimafest (Kipaji na Mazingira Festival) et Tuma RDC (Tumaini la Maisha RDC), s’inscrit dans la Semaine d’action mondiale sous le thème : « Stop the harm! Cancel the debt! Reparations and just transition now! » (en français : Arrêtons les torts ! Annulons la dette ! Réparations et transition juste maintenant !).
Selon Kabambi Jireh, l’un des organisateurs, il était question de rappeler que le peuple congolais continue de vivre dans la précarité, sans infrastructures adéquates, sans emploi stable, et avec un accès limité à l’éducation, à l’électricité et à la santé alors que les grandes puissances profitent des ressources minières et forestières du pays.
Les participants ont analysé l’impact de la dette extérieure sur la RDC et sur Beni en particulier.
Ils expliquent que l’argent destiné au remboursement des prêts empêche d’investir dans les écoles, les hôpitaux et les projets de développement local, laissant les populations dans une situation de pauvreté persistante.
Lors de la rencontre, les jeunes ont présenté plusieurs revendications concrètes.
Ils demandent l’annulation totale de la dette extérieure jugée injuste, afin que le pays puisse investir dans la reconstruction des villes, des écoles et des hôpitaux.
Ils réclament également des réparations pour les torts causés par des décennies d’exploitation et de pillage des ressources, ainsi qu’une transition énergétique juste et équitable qui protège l’environnement, crée des emplois locaux et donne accès à l’énergie propre pour toutes les familles de Beni.
Les participants dénoncent en outre les politiques d’austérité imposées par les institutions financières internationales, et demandent que l’argent public serve à renforcer les services essentiels comme la santé, l’éducation, la sécurité alimentaire et l’emploi des jeunes.
Pour eux, la dette extérieure n’est pas seulement un problème financier, mais un enjeu de souveraineté, de justice et de droits humains.
L’initiative s’inscrit dans un mouvement mondial qui vise à faire entendre la voix des jeunes et des populations du Sud global et à exiger une réforme du système financier international.
À Beni, cette rencontre a montré que la jeunesse congolaise entend jouer un rôle moteur dans la construction d’une économie plus juste, indépendante et respectueuse de l’environnement, où le développement profite réellement aux populations locales.