Beni : Le drainage des eaux de ruissellement, un grand défi à Kasindi

Des maisons et des bétails de basse-cour emportés, des déplacements des civils, des cultures détruites ainsi que des parcelles inondées ; c’est le quotidien de la population riveraine du grand canal collecteur des eaux de ruissellement dans la partie Congo Ya Sika au poste frontalier de Kasindi.

Le drainage de ces eaux dans la rivière Lubiriha demeure l’une des demandes de la population de cette partie du territoire de Beni en province du Nord-Kivu, qui fait face également aux maladies hydriques.

Faute d’un drainage des eaux adéquat, les eaux qui débordent ce grand canal se sont créées un déversoir naturel qui occasionne des inondations et marécages dans plusieurs parcelles où l’eau s’infiltre dans le sol.

Consécutivement à cette situation, au moins 200 ménages se sont déjà déplacés et ceux qui résistent sollicitent des immondices pour transformer leurs parcelles et essayer de freiner l’envahissement des eaux.

« Nous sommes confrontés à une évacuation des eaux dans nos maisons. S’il pleut la nuit, nous sommes obligés d’abandonner nos lits et rester débout toute la nuit. Nous avons besoin d’une aide de la part du gouvernement pour essayer de drainer ces eaux ; puisque nous sommes aussi victimes des malades d’origine hydrique. Avec de maigres moyens que nous avons, nous peinons à honorer nos factures médicales », a indiqué une habitante de la place.

Notez que ce canal collecteur de toutes les eaux de ruissellement mesure au moins 4 kms.

En dépit des promesses des politiques à chaque législature, la solution n’a toujours pas été trouvée, et les riverains du canal jugent fallacieuse toute annonce des hommes politiques qui promettent de drainer ces eaux jusque dans la rivière Lubiriha, présentée comme déversoir préférentiel : « Nous recevons toujours des politiciens dans notre quartier (Congo Ya Sika) à chaque approche des élections. Il y a ceux qui promettent des solutions, mais jusqu’à présent, rien n’a été fait. Le Kifereji, ne doit pas devenir appât politique et nous ne voulons plus avoir des promesses fallacieuses. Nous avons besoin de voir le gouvernement congolais s’approprier cette question et drainer ces eaux dans la rivière Lubiriha », a dit pour sa part Mumbere Kanikii, chef du quartier Congo Ya Sika.

Pour l’ingénieur Elvis Malikidogo, chef de brigade de l’Office des Voirie et Drainage (OVD) de Beni, vu les pentes se trouvant sur le lieu, il faut avant tout des études du milieu pour de meilleurs résultats.

Il a estimé également qu’il faut un lotissement avant toute construction : « Il y a une véritable nécessité des études topographiques. Comme vous le savez, l’eau ne va pas couler là où il y a des pentes. Avant de construire, il faut que le lotissement soit très bien fait parce que qu’on est dans une plaine et il faut ainsi éviter la stagnation des eaux sur l’emprise du tranché qui doit être fait. Il faut vraiment des études approfondies sur l’aménagement de la berge », a-t-il signifié.

Il faut dire que ces eaux constituent un danger communautaire. Y apporter une solution définitive serait un ouf de soulagement pour toute l’entité qui sera épargnée de cette situation inquiétante puisqu’à chaque tombée de pluie, le trafic sur la route nationale numéro 4, en plein centre de Kasindi, est perturbé.

Certains observateurs estiment que la non gestion efficace des déchets issus des activités humaines et l’urbanisation croissante dans cette cité frontalière seraient à la base de cette situation ; d’où il faut appliquer des mesures d’éradication des déchets, surtout des déchets plastiques qui bouchent certains petits canaux dans plusieurs quartiers de Kasindi.