Le commandement des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) a annoncé la délocalisation des résistants Wazalendo du groupe Léopard basés à Museya en chefferie des Bashu dans le territoire de Beni au Nord-Kivu.
Cette décision intervient à la suite de plusieurs incidents sécuritaires meurtriers ayant opposé ces combattants à la population civile dans la chefferie des Bashu.
L’annonce a été faite le samedi 20 décembre dernier par le colonel Mubwana Désiré Raymond des FARDC lors d’un meeting populaire tenu à Museya en présence des habitants et des autorités locales.
« Pour ceux qui sont morts, paix à leurs âmes. Nous ne voulons plus qu’un tel cas se reproduise. Ces Léopards seront délocalisés ; nous allons trouver où ils seront installés car ils ne font rien pour la protection des civils. (…) Nous allons rétablir la sécurité. Nous ne voulons plus de troubles ici », a déclaré le colonel Mubwana Désiré Raymond.
Une délégation militaire en mission à Museya
La décision fait suite à la visite, le même jour, d’une délégation des autorités militaires de la province du Nord-Kivu à Museya.
Objectif : évaluer sur le terrain la situation sécuritaire après de violentes altercations entre les habitants et les Wazalendo du groupe Léopard, consécutives au meurtre d’un civil à Vuhole, attribué à un élément de ce groupe présenté comme incontrôlé.
Dans son adresse à la population, le colonel Mubwana, commandant de l’axe Museya-Kyavinyonge a présenté, au nom des autorités provinciales, ses condoléances aux familles endeuillées.
Il a également assuré que des mesures concrètes étaient déjà en cours pour rétablir une paix durable dans plusieurs localités, notamment à Museya, Vuhole, Luseke, Kinyangaraghara, Kitaragha et leurs environs.
Accusations de violences et climat de méfiance
Ces derniers jours, plusieurs localités de la chefferie des Bashu ont été le théâtre de graves incidents sécuritaires.
Des sources locales et des organisations de la société civile accusent des résistants Wazalendo, pourtant alliés des FARDC, d’être impliqués dans des tracasseries contre les civils, des tirs d’armes à feu et des cas de meurtres.
Ces violences ont installé un climat de peur et de méfiance au sein de la population, alimentant des tensions croissantes entre civils et groupes armés présents dans la zone.
Appels à la justice et à la dépolitisation des opérations
Lors d’un point de presse organisée le samedi 20 décembre dernier, après ces événements du jeudi et vendredi dernier ; des journalistes ont appelé à l’implication effective des autorités compétentes, des organisations de défense des droits humains et des instances judiciaires afin que les responsabilités soient établies.
Ils recommandent également la dépolitisation des opérations militaires menées sur les différentes lignes de front estimant qu’une telle approche est nécessaire pour endiguer durablement l’insécurité et restaurer la confiance entre les populations civiles et les forces engagées aux côtés de l’État.
Un lourd bilan humain
Selon des sources locales, les affrontements survenus dans cette zone située à cheval entre les groupements Isale-Kasongwere et Masiki-Vayana ont fait au moins trois morts, dont un civil et deux éléments Wazalendo. Une personne a également été blessée.
Au cours de ces incidents, une arme à feu a été récupérée par la population sur des éléments du groupe Léopard, avant d’être remise aux autorités militaires de Kyavinyonge, selon les mêmes sources.
Vers un retour au calme ?
La délocalisation annoncée des Wazalendo du groupe Léopard est perçue par certains habitants comme un premier pas vers l’apaisement.
Reste à savoir si cette mesure sera suivie d’actions judiciaires et sécuritaires durables, susceptibles de mettre fin aux violences répétées dans cette partie du territoire de Beni.
Les autorités militaires assurent de leur côté que toutes les dispositions sont en cours pour éviter de nouveaux dérapages et garantir la protection des civils.