Dialogue direct Kinshasa-M23 à Doha : Réticents, les rebelles donnent leurs préalables

Très peu d’informations sont connues au sujet des échanges annoncés pour le 9 avril dernier à Doha au Qatar entre les délégations de la RDC et du M23 qui sont sur place depuis quelques jours.

Si la médiation du Qatar est très attendue après l’échec de celle de l’Angola quasiment à l’abandon après le refus du M23 de participer à un dialogue direct avec Kinshasa et le retrait du président angolais João Lourenço ; rien n’est encore acté.

D’après des sources concordantes, le M23 a déjà soumis un cahier des charges détaillant ses revendications et ses conditions pour une éventuelle désescalade.

Le mouvement rebelle exige essentiellement « des garanties claires sur le pouvoir décisionnel de la délégation de Kinshasa avant d’aborder les sujets clés des négociations. »

Il exige aussi déclaration solennelle du président Felix Tshisekedi exprimant la volonté politique de son régime de mener des négociations directes.

Le M23 demande également l’abrogation de toutes les autres mesures restrictives prises par le gouvernement congolais à son encontre « pour permettre la tenue et l'aboutissement des négociations politiques. »

Il s’agit notamment de l'annulation de toutes les condamnations à mort, des poursuites, des mandats d'arrêt et la mise à prix des têtes de plusieurs de ses leaders, et surtout la libération immédiate de tous les civils ou militaires arrêtés et/ou accusés d'être de connivence avec ce mouvement rebelle en raison de leur faciès ou de leur ethnie, de leurs relations professionnelles, amicales ou commerciales avec des membres du M23.

Pour rappel, le M23 s’est retiré de Walikale-centre, chef-lieu du territoire de Walikale en province du Nord-Kivu, indiquant que ce retrait intervient dans le cadre « des mesures de confiance pour faciliter le bon déroulement du dialogue en cours. »

Et pour de nombreux analystes, la partie congolaise doit à son tour accéder aux demandes de ce mouvement rebelle afin de permettre la poursuite de ce dialogue ; mais la reprise des affrontements sur terrain risque de compromettre cette dynamique.