Le Premier ministre éthiopien a inauguré, ce dimanche 20 février, son grand barrage de la Renaissance sur le Nil.

Il a allumé la première turbine du GERD, générant ainsi les premiers mégawatts d’électricité, près de 11 ans après le début de la construction.

Il faut dire que le GERD est au centre d’une controverse avec les deux pays en amont, l’Égypte et le Soudan, qui s’inquiètent du futur débit du Nil.

Il est par ailleurs vital pour le Premier ministre, à la fois pour générer l’électricité à laquelle 60 millions d’Ethiopiens n’ont pas accès et aussi pour lui permettre de rassembler la société éthiopienne, elle qui est actuellement déchirée par la guerre civile dans le nord du pays.

« La voie de la prospérité nous est ouverte. Rien ne peut arrêter l’Ethiopie désormais. Nous allons nous unir, nous rassembler et travailler ensemble à des projets comme le barrage de la renaissance plutôt que de nous concentrer sur des luttes fratricides et des combats qui nous divisent », a déclaré Abiy Ahmed accompagné d’une large délégation gouvernementale. 

Le chantier pharaonique n’est pour autant pas terminé. Une seule turbine est en marche, une deuxième suivra dans le court terme, comme l’a indiqué l’ingénieur en chef, Kifle Horo qui a expliqué que les deux turbines produiront 750 mégawatts.

À terme, 13 turbines devraient générer près de 5 gigawatts dans ce qui sera alors le plus grand barrage d’Afrique. 

Abiy Ahmed a toutefois tenu aussi à rassurer ses voisins égyptiens et soudanais, opposés au projet.

« Il y a eu beaucoup de fausses rumeurs comme quoi le gouvernement éthiopien veut porter préjudice à l’Egypte et au Soudan en utilisant le barrage pour assécher leurs terres. Cela n’a jamais été notre plan et aujourd’hui en est la preuve. Nous voulons féliciter tous nos frères, pas seulement soudanais et égyptiens, mais tous les Africains », a-t-il conclu.