
Soma Media Lab, une organisation dédiée à l’éducation aux médias et à l’information basée à Goma a équipé en compétences des jeunes du chef-lieu du Nord-Kivu sur la création de contenus digitaux pour lutter contre la désinformation en ligne.
Au cours de ce workshop animé par Christian Babone, artiste visuel et directeur de l’agence Miradie Group et Augustin Mosange, chercheur en sciences de l’information et directeur du Foyer Culturel de Goma, les participants ont appris à créer des contenus digitaux responsables, à utiliser des outils de vérification d’images, à identifier les contenus générés par l’intelligence artificielle et à distinguer désinformation, mésinformation et mal-information.
Ramazani Feza, jeune créatrice de contenus s’est réjoui d’avoir acquis des nouvelles connaissances pour produire de bons contenus et participer dans la lutte contre la désinformation.
"J’ai souvent été frustrée de voir mes amis partager des fausses informations sans les vérifier. Cela m’attristait de penser que tant de personnes peuvent être induites en erreur simplement parce qu’elles n’ont pas les bons outils ou les connaissances nécessaires. Aujourd’hui, grâce à cet atelier, j’ai appris à reconnaître les images trafiquées, à comprendre les mécanismes derrière la désinformation et à utiliser des outils de vérification qui rendent cette tâche accessible. Mon engagement est clair, je vais sensibiliser mon entourage, leur expliquer pourquoi il est important de vérifier avant de partager, car chaque message non vérifié peut avoir des conséquences graves. Nous vivons à une époque où la vérité est fragile, et nous avons la responsabilité collective de la protéger", a déclaré Ramazani Feza
De son côté André Mushamalirwa , diplômé en communication a révélé une réalité souvent sous estimée qui mérite selon lui l’attention de tous.
"Ce qui m’a marqué, c’est à quel point la désinformation peut se propager rapidement, surtout dans un contexte comme celui de Goma, où la tension sécuritaire est palpable. J’ai compris qu’il ne s’agit pas seulement d’erreurs innocentes, mais parfois d’une volonté claire de manipuler l’opinion publique. Grâce à cet atelier, j’ai appris à faire la différence entre la désinformation, la mésinformation et la mal-information, ce qui me donne un regard plus critique sur ce que je lis et partage. Je ressens maintenant le devoir d’éduquer ma famille et mes amis, pour qu’ils développent eux aussi des réflexes de vérification.", a témoigné André Mushamalirwa
Pour Fidèle Kitsa, Directeur exécutif de Soma Media Lab, l’objectif de ce workshop était d’outiller ces jeunes pour détecter et contrer la désinformation en ligne, un phénomène qui prolifère dans la région.
"Nous sommes là pour former et de renforcer les compétences de ces jeunes en matière de création de contenus digitaux responsables pour contribuer à la lutte contre la désinformation en ligne. Ce que nous faisons, c’est former des jeunes capables de vérifier l’information, de produire des contenus fiables et de contribuer à un espace numérique plus sain", a fait savoir Fidèle Kitsa.
À l’ère du numérique, les jeunes sont de plus en plus présents sur les réseaux sociaux, à la fois comme consommateurs et créateurs de contenus. Toutefois, ces espaces sont aussi devenus des terrains fertiles pour la désinformation, les discours de haine, les théories du complot et la manipulation de l’opinion.
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