Ce jour-là, 21 avril comme aujourd’hui, mais en 1925, création du Parc National des Virunga (Parc Albert), reconnu à ce jour comme étant le plus ancien parc national d'Afrique.

D'une superficie de 7.900 km2, Virunga dispose de la biodiversité la plus importante de toutes les aires protégées d'Afrique.

Plusieurs espèces emblématiques y trouvent un habitat favorable, notamment des lions (Panthera leo), des hippopotames amphibies (Hippopotamus amphibius) ainsi que trois taxons de grands singes : le gorille des montagnes, le Gorille de Grauer et le Chimpanzé de l’est.

Tout part de l'idée du naturaliste américain Carl Akeley (sa tombe est dans le parc) de créer un sanctuaire aux Virunga, à l'issue de sa mission d'exploration au Kivu en 1921.

4 ans après, à l'initiative du Roi Albert I, le parc voit le jour, sous le nom de "Parc Albert".

Puis, l'exploration scientifique du parc débute en 1933 avec les missions dirigées par De Witte et par Peter Schumacher.

Elle s'est poursuivie avec les missions d'Hubert Damas (1935-1936), de Louis van den Berghe (1936), de Jean Lebrun et de Bourlière et Verschuren (1959).

Après sa création en 1925, le parc national est rapidement agrandi, en 1935, par Léopold III.

Il passera d'une superficie de 24.000 ha à 780.000 ha. Pendant la 2nde Guerre mondiale, le parc n'existe plus qu'en théorie, la liaison avec la Belgique étant interrompue.

Les populations se réinstallent sur le territoire.

En 1947, l'institut pour la protection de la nature du Congo-Belge en reprend le contrôle, jusqu'à l'indépendance.

L'administration du parc passe aux nouvelles institutions du pays, sans véritable changement de stratégie.

Puis, en 1968, 3 ans après sa prise de pouvoir, Mobutu décide de le rebaptiser "Parc National des Virunga".

Ce dernier devient un symbole du patrimoine naturel du Zaïre et de la politique de zaïrianisation dans cette région éloignée de la capitale.

Mobutu va d'ailleurs faire construire un hôtel particulier dans la localité de Rwindi et s'y rend régulièrement.

Jacques Verschuren, un belge qui officiait déjà à Virunga du temps de la Colonie, est nommé directeur du parc.

Le parc sera alors géré de façon très stricte, avec une discipline quasi-militaire : les gardes organisent des patrouilles le long des limites du parc et sont autorisés à utiliser la force contre les éventuels braconniers.

Mais dans le milieu des années 70, le régime Mobutu commence à se déliter et avec lui le pouvoir de l'Institut Zaïrois de Conservation de la Nature.

Les gardes du parc, désormais soumis à moins de contrôle et payés irrégulièrement, deviennent eux-mêmes parfois braconniers

En 1994, le génocide au Rwanda provoque le déplacement de plus de 2 millions de personnes, dont la majorité s'installe à distance de marche du parc national. Les ressources naturelles étant indispensables à la survie de ces populations, l'on assiste à la déforestation du parc.

C'est en 2008 qu'un partenariat public-privé est signé entre l'Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) et "The Africa Conservation Foundation" pour la gestion du parc national.

En août 2008, le belge Emmanuel de Merode est nommé Directeur du Parc.

Depuis lors, le parc est bien protégé et l'activité touristique a repris (les touristes arrivent visiter les gorilles des montages).

Le Parc dispose aussi de plus de 600 rangers dont le rôle est de protéger la biodiversité, les habitants du parc et des zones avoisinantes.

(Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd)