Ce jour-là, 3 mai comme aujourd'hui, mais 
en 1990, soit 10 jours après son discours historique instituant le pluralisme politique (celui du 24 avril 1990), le Président Mobutu revient vers le Conseil législatif pour un autre discours aux Parlementaires pour, dira-t-il, "préciser les limites de l'ouverture démocratique."

Pour le Président Mobutu, il s'agissait d'un discours de "clarification". Il fera savoir qu'il reste le chef du pays.

Mais... trop tard, la boite de pandore de la liberté politique était déjà ouverte. 

Mobutu annonça par ailleurs que la transition allait durer 2 ans, et conduirait à l’organisation des élections.

Il précisera que son "calendrier démocratique" se définissait ainsi : "adoption de la loi sur les partis, puis agrément des 3 formations autorisées d'ici le 30 avril 1991; référendum sur la nouvelle Constitution, puis élection présidentielle avant la fin de cette même année".

Dans ce discours, le Président Mobutu mit également fin à la récréation en renvoyant "les curés et les pasteurs dans les églises et les temples, les étudiants dans les auditoriums".

Il interdit, par la même occasion, les manifestations et les meetings politiques.

Puis, à travers une remarque sarcastique, il recommanda aux opposants de faire des "consultations de salon autour d’un verre de thé, d’une limonade ou toute autre boisson, de préférence sans alcool."

Mobutu fit savoir qu'aucun autre parti politique, excepté le Mouvement Populaire de la Révolution (MPR), n'avait encore été autorisé.

Les éléments de la Gendarmerie étaient d'ailleurs intervenus lors d'une réunion politique de l'UDPS, pourtant théoriquement permise depuis le 24 avril, faisant 2 morts et des blessés.

Les élections tant attendues à tous les niveaux furent renvoyées après le 4 décembre 1991, date de la fin de son mandat de 7 ans, et les élections législatives en 1992.

Pour les Parlementaires, il était est inadmissible que seuls 3 partis politiques soient autorités à fonctionner.

Une semaine après, un événement va mettre le feu aux poudres : ce qu’on appelle "massacres" du campus universitaire de la Kassapa (Lubumbashi).

Des violences entre étudiants sont à l’origine d’une répression sanglante.

Mobutu sera de plus en plus acculé dès ce jour-là.

(Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd)




Job KAKULE

Job KAKULE - 08/05/2022 20:27 - Répondre 

🙄🤔🤔