Ce jour-là, 5 juin comme aujourd'hui, mais en 1981, dans sa revue hebdomadaire (datée du 5 juin 1981), le Centre pour le contrôle des maladies (CDC) d'Atlanta évoque une "mystérieuse pneumonie" observée durant la période d'octobre 1980 à mai 1981 sur 5 jeunes hommes, tous homosexuels.

Ils étaient en train d'être traités pour une pneumonie à pneumocystis, dans trois hôpitaux de Los Angeles. Deux des 5 patients venaient de mourir.

La revue faisait aussi savoir que les 5 patients étaient également victimes d'infections par cytomégalovirus (CMV), une candidose muqueuse.

Ce jour-là, personne ne s'imagine que ce bref compte rendu de la revue du CDC d'Atlanta allait marquer l'histoire.

C'est la première trace médicale de ce qui allait devenir l'épidémie la plus meurtrière de la deuxième moitié du XXe siècle.

On ne parlait alors pas encore de SIDA pour décrire ce nouveau syndrome inexpliqué, mais plutôt de "gay syndrome", car il fut initialement identifié chez des homosexuels.

Ce n'est que plus tard qu'on découvrira qu'il s'agit en réalité de l'apparition d'un nouveau virus, le VIH.

C'est le début d'une effroyable épidémie, le SIDA (syndrome immunitaire de déficience acquise).
Un mois après (juillet 1981), un nouveau numéro de la Morbidity and Mortality Weekly Report (MMWR) faisait état d'un cancer de la peau très rare diagnostiqué chez 26 hommes, dont 20 à New York.

Huit des malades venaient de mourir, et tous étaient homosexuels.

La même année, en France, Willy Rozenbaum (Épidémiologiste, Spécialiste des maladies transmissibles de l'hôpital Saint-Antoine en France) fera savoir qu'il y avait eu deux diagnostics de faits, l'un chez une Zaïroise, l'autre chez une femme qui avait vécu au Zaïre.

C'est là que les recherches s'intensifièrent en France.

En février 1983, à l'Institut Pasteur, une équipe française composée des professeurs Luc Montagnier, Jean-Claude Chermann et Françoise Barre-Sinoussi parvient, enfin, à isoler le virus, transmis par le sang, les sécrétions vaginales, le lait maternel ou le sperme, et qui attaque le système immunitaire et l'expose aux "infections opportunistes" comme la tuberculose ou la pneumonie.

On l'appelle LAV (Lymphadenopathy associated Virus).

Un an plus tard, aux Etats-Unis, le Professeur Robert Gallo annonça à son tour avoir isolé un virus qui s'avère être le même.

C'est le début d'une polémique franco-américaine sur la paternité de la découverte qui s'achèvera en 1987.

Et plus tard, on l'appellera "Virus de l’immuno-déficience humaine à l’origine du Syndrome de l’immuno-déficience acquise" (ou VIH/SIDA).

(Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd)