Dans une déclaration faite ce mardi 13 avril 2021 à Kinshasa, le Présidium de la coalition LAMUKA, aile Fayulu-Muzito, condamne le silence "assourdissant" de la Radiotélévision Nationale Congolaise et de certains médias internationaux sur les massacres des populations à l'Est de la RDC.

En même temps, la coalition de LAMUKA appelle la population congolaise à la vigilance et à manifester sa solidarité avec les habitants de l'Est. 

"Le Présidium exhorte la population congolaise à la vigilance, à ne pas se laisser piéger par le démon de la division sous forme de conflit communautaire, qui a en fait nous distrait, nous éloigne de l'essentiel et cause du tort à la Nation au profit des ennemis de la République. Le Présidium appelle la population congolaise entière ainsi que toute personne éprise de paix, à manifester leur solidarité à l'égard de nos populations de l'Est en proie à une campagne d'extermination", lit-on dans cette déclaration.

Le Présidium de Lamuka relève aussi qu'au stade actuel, la RDC « est un État défaillant, une véritable poudrière dont l'illégitimité des institutions et de leurs animateurs, constitue un facteur aggravant de l'instabilité. »

Lamuka demande par ailleurs aux Nations-Unies de "lever le voile sur l'identité réelle" des groupes armés qui sévissent à l'Est de la RDC et de pointer du doigt les responsabilités de chaque acteur" : « Il est, en effet, plus que temps de savoir qui tue à Goma, à Rutshuru, à Beni, à Masisi, à Butembo, en Ituri, au Sud-Kivu et ailleurs, dans l'Est de la RDC et pourquoi », indique-t-on dans cette déclaration signée par Adolphe Muzito et Martin Fayulu.

Ceux-ci recommandent au Conseil de sécurité de demander « urgemment à toutes les forces étrangères, se trouvant sur le territoire de la RDC, de le quitter immédiatement et sans condition. »

Lamuka recommande aussi à l'ONU d'encourager la tenue d'un dialogue entre rwandais, ougandais et burundais en vue d'une réconciliation car, explique-t-il, les citoyens de ces pays doivent regagner leurs nations respectives : «  Le présidium recommande aux Nations Unies d'encourager la tenue d'un dialogue entre rwandais, entre ougandais et entre burundais en vue d'une réconciliation, plutôt que de soutenir les opérations militaires mixtes qui exacerbent les tensions et endeuillent les congolais sur leur propre sol. Les citoyens de ces pays se trouvant à l'Est du pays, doivent regagner leurs pays respectifs", précise cette déclaration.

Quant aux manifestations contre l'insécurité organisées au Nord-Kivu depuis la semaine dernière, LAMUKA estime que le ras-le-bol exprimé par la population interpelle dans le sens de l'urgence : « Le ras-le-bol exprimé à travers les manifestations observées interpelle le monde dans le sens de l'urgence d'un pas supplémentaire et décisif, de manière à prévenir des potentiels débordements additionnels, malheureux et incontrôlables », signifie Lamuka qui ajoute « qu'aucune manifestation légitime des compatriotes congolais, dénonçant la passivité des institutions tant nationales qu'internationales face aux massacres et tueries des civils commis à l'Est du pays, ne peut en aucun cas, justifier la répression barbare par la police et surtout l'escalade des violences observée actuellement. »

Ainsi, la coalition Lamuka met en garde « tous ceux qui, de près ou de loin, et pour des raisons obscures, alimentent des tensions ethniques dans le but de noyer la réalité de l'agression contre la RDC, de l'exploitation illégale des ressources naturelles du pays, et nourrissent des visées expansionnistes au détriment de la souveraineté et de l'intégrité de la RDC. »




Samuel ABIBA

Samuel ABIBA - 13/04/2021 22:33 - Répondre 

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