C'est depuis début juillet de l'année en cours que l'administrateur militaire du territoire de Beni au Nord-Kivu, le colonel Euta Omeonga Charles avait frappé d'interdiction l'exploitation du sable dans la rivière Lubiriha frontière naturelle entre la RDC et l'Ouganda.

Justifiant sa décision par les conséquences qui peuvent découler de cette extraction de sable qui selon lui, seraient susceptibles de modifier le fonctionnement hydrologique de la rivière, la morphologie des côtes et les courants marins, et de provoquer l'érosion des sols qui ronge la grande partie du côté congolais.

"Il ne faut pas tomber dans les pièges de l'ennemi , ça fait maintenant 3 mois que nous avions problème avec l'Ouganda qui voulait déplacer la frontière naturelle,les gens qui sont de récupérer ce sable côté congolais sont entrain de désorienter les eaux qui récupèrent une étendue de notre territoire , on risque de se retrouver en 100 mètre qui restent du côté de l'Ouganda qui du reste, est le souhait de l'Ouganda... j'accepte être démis de mes fonctions au lieu de céder la terre aux Ougandais"

 

Cette prise de position met en mal , les extracteurs qui "grincent" les dents. 

C'est le cas de Madame Céline Karagwa qui , grâce à l'extraction de sable dans cette rivière, elle a su payer les frais scolaires pour ses enfants.

"Nous sollicitons la sagesse de l'administrateur du territoire pour nous permettre d'exploiter le sable dans la rivière, ces activités étaient notre gagne pain. Bientôt c'est la rentrée scolaire on sait pas Jusqu'alors comment nous allons acheter les fournitures scolaires"

Pascal Kisumano , un cinquantenaire qui vit de cette activité il y a maintenant 20 ans , parle d'un calvaire vécu.

"C'est un véritable calvaire, l'autorité locale a pris une mesure irréfléchie nous avons besoin de la levée de sa décision qui n'aide en rien."

Karambura wa Bionde , qui fait la 4eme année humanité du niveau secondaire, chaque année elle profite des vacances scolaires pour extraire du sable dans la rivière pour s'acheter des fournitures scolaires.

"C'est la seule activité qui me payer les fournitures scolaires, bientôt là c'est la rentrée de classe comment nous allons faire pour les fournitures scolaires ?" S'intérroge-t-elle.

C'était devant la population du poste frontalier de Kasindi dans un dialogue social ce lundi 10 Juillet 2023 tenu au bureau du fonctionnaire délégué du gouverneur, que l'administrateur avait insisté sur l'intangibilité des frontières Congolaises.