En province de l’Ituri, le député Jean-Bosco Assamba, issu de la coalition pro-Tshisekedi de l’Union sacrée, a été arrêté dimanche 27 juin et inculpé pour outrage au président de la république sur la base des propos tenus, il y a deux mois à Bunia.

C’est donc la première fois qu’un homme politique est dans le collimateur de la justice militaire depuis la mise en place de l’état de siège en vigueur dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.

Il a été transféré à la prison centrale de Bunia ce lundi dernier, mais ses proches dénoncent une répression politique.

Le député a d’abord été appréhendé par le service de renseignement car recherché pour n’avoir pas honoré une convocation datant du 12 juin à la police.

Il a ensuite été conduit à l’auditorat militaire où il a été confronté aux propos tenus dans une vidéo devenue virale dans les réseaux sociaux.

Dans celle-ci, le député traite le président Félix Tshisekedi de « menteur », faisant allusion à ses multiples promesses non tenues en Ituri.

« Tout a tourné autour de cette vidéo-là, raconte son avocat Me Jean-Marie Ezadri. Il serait poursuivi pour outrage à l’égard du chef de l’État. On se pose la question par rapport à la périodicité de cette vidéo. Est-ce que la vidéo a été faite alors que l’état de siège avait déjà été décrété ? Nous disons non, parce que c’était à l’occasion d’une activité de la société civile qui date du 23 avril alors que l’état de siège a été décrété à partir du 6 mai. Faire rétroagir l’ordonnance loi portant état de siège pour arrêter l’honorable par rapport à son opinion politique ne nous a pas été convaincant. »

Notez que la procédure a été courte car en cette période d’état de siège où les assemblées provinciales sont suspendues ; les députés perdent de fait leur immunité.

Depuis, nombreux critiquent cette arrestation et appellent à la libération de Jean-Bosco Assamba.