En marge de sa participation à la Conférence sur la paix dans les Grands Lacs organisé la semaine dernière à Paris, Massad Boulos, Conseiller Principal pour l’Afrique du Président américain Donald Trump, a échangé avec le ministre rwandais des affaires étrangères Olivier Nduhungirehe autour des processus de paix de Washington et Doha.

Les deux personnalités, qui s’étaient déjà rencontré il y a un mois à New-York, sont revenues sur la problématique de la consolidation de la paix et de la prospérité dans la région des Grands Lacs.

« Nous avons passé en revue les progrès accomplis dans le cadre de l'Accord de paix de Washington, notamment la mise en œuvre du Concept d'opérations, et discuté de la manière dont le processus complémentaire de Doha continue de progresser vers un règlement pacifique entre la RDC et l'AFC/M23 », a fait savoir Massad Boulos.

Il a également indiqué qu’ils ont examiné comment le Cadre d'intégration économique régionale renforce la paix et la stabilité tout en favorisant une croissance durable et une prospérité partagée pour toutes les communautés de la région grâce à la coopération dans les domaines du commerce, des infrastructures, de la transparence des chaînes d'approvisionnement en minéraux, de l'énergie et du tourisme.

« J'ai souligné que la paix et la prospérité durables dans la région dépendent de la mise en œuvre intégrale et rapide de l'Accord de paix de Washington, et nous comptons sur l'engagement constant du président Kagame à atteindre cet objectif », a-t-il signifié.

Dans le même temps, le Conseiller Principal pour l’Afrique du Président américain Donald Trump a indiqué avoir également eu une entrevue avec le président Félix Tshisekedi sur cette même question.

« La RDC s'engage sur une nouvelle voie grâce à la mise en œuvre de l'Accord de paix de Washington et à la poursuite des efforts du processus de Doha, ce qui permettra de restaurer sa souveraineté et de renforcer la stabilité régionale », a-t-il expliqué affirmant que la RDC continuera d'attirer davantage d'investissements américains dans des chaînes d'approvisionnement minières transparentes et des infrastructures qui multiplient les opportunités et apportent des avantages tangibles au peuple congolais.

Les avancées et les menaces persistantes quant au processus de Doha

Notez que Massad Boulos, qui a récemment rappelé l’importance du processus de Doha dans la résolution de la crise en cours à l’Est de la RDC, a dans la foulée affirmé que le gouvernement congolais et le M23 ont réalisé des progrès encourageants dans le cadre du processus de paix de Doha, « témoignant d'un engagement commun en faveur de la paix et de la stabilité dans l'est de la RDC. »

Il a toutefois estimé que les multiples violations du cessez-le-feu entre les deux parties « risquent de compromettre ces acquis » : « Tous doivent honorer leurs engagements pris à Doha, notamment le maintien du cessez-le-feu et la pleine participation au mécanisme de surveillance du cessez-le-feu afin de rétablir la confiance et de réduire les tensions sur le terrain. Avec des efforts soutenus, il existe une réelle opportunité d'avancer vers une paix durable et un avenir prospère pour la région », a-t-il déclaré.

Ceci intervient alors qu’une nouvelle étape est annoncée dans le cadre des pourparlers de Doha entre Kinshasa et le M23 avec la signature, la semaine prochaine, d’un accord-cadre de paix.

Le dernier projet d’accord proposé par le Qatar, qui prévoyait notamment la formation, sous l'autorité du ministère de l'Intérieur, d'une « force spéciale intérimaire » composée à 50% de membres « éligibles » de l’AFC/M23 chargés de collaborer avec la PNC avec un mandat de 5 ans renouvelable, ainsi que l’installation des autorités de transition ; avait été rejeté par le M23 qui s’était dit « ne pas être intéressé par le partage du pouvoir », mais uniquement par le retour de la paix dans le pays.