Après le débat autour du changement de la constitution, une proposition portée par le Président Félix Tshisekedi qui voulait à tout prix le concrétiser, mais mis en veilleuse du fait de la poursuite de la guerre contre le M23 à l’Est de la RDC ; c’est maintenant au tour du débat sur le fédéralisme de refaire sur face en pleine guerre.

Ceci, après une tribune d’Olivier Kamitatu, porte-parole de l’opposant Moise Katumbi et cadre de son Parti Ensemble pour la République, publiée la semaine dernière dans laquelle il a plaidé pour un système fédéral structuré autour de 5 grandes régions de la RDC.

L’ancien président de l’assemblée nationale de la RDC a avancé que la structure de gouvernance centralisée en RDC « n’a pas permis de répondre aux défis auxquels le pays est confronté, notamment la gestion des ressources naturelles, la pauvreté et les conflits armés », soutenant que ce redécoupage, inspiré des anciennes provinces coloniales et post-indépendance, « pourrait offrir une gouvernance plus proche des citoyens, réduire les inégalités et mieux gérer la diversité culturelle du pays. »

Une proposition controversée que soutient toutefois le M23 et son président Bertrand Bisimwa qui a affirmé dans un tweet que l’émergence de la RDC et l’épanouissement de son peuple « sont intimement liés aux réalités socio-économiques et culturelles de chaque zone linguistique » : « La forme et le mode de gestion du pays doivent, désormais, s’adapter à cet impératif, depuis longtemps, diabolisé par les prédateurs du pays », a-t-il déclaré.

Des avis divergents au sein de l’opposition

Il faut dire que le débat autour du fédéralisme ne commence pas aujourd’hui mais jute après l’accession de la RDC à son indépendance.

Et si actuellement certaines personnalités politiques au sein même de la majorité y sont favorables, de nombreuses figures de l’opposition ne soutiennent pas le fédéralisme.

Delly Sesanga avait déjà signifié qu’adopter aujourd'hui le fédéralisme reviendrait à favoriser une forme de balkanisation car la crise sécuritaire e cours compromet l'intégrité territoriale de la RDC.

De son côté, Marie-Ange Mushobekwa, membre influente du Front commun pour le Congo (de Joseph Kabila, s’est également opposée au fédéralisme en RDC.

Dans une publication sur X, elle a dit soutenir la forme actuelle de l'État, définie dans la constitution comme un Etat unitaire fortement décentralisé, mais qui dans la pratique est hybride et une mixture du fédéralisme et d'unitarisme. 

« Si notre pays n'avance pas et la situation se dégrade chaque jour davantage, ce n'est pas à cause de la forme de l'État actuel. C'est à cause du non-respect de la Constitution. La violation constante de la constitution à tous les niveaux, le disfonctionnement des institutions et la gestion émotionnelle des affaires de l'État, ne font que conduire la RDC dans les abysses ; le chaos est palpable », a-t-elle expliqué ajoutant que la RDC et son peuple « ne sont pas encore assez mûrs ni suffisamment préparés au fédéralisme. »

Pour elle aussi, « le fédéralisme va consacrer la balkanisation de la RDC. »




Joseph Seven

Joseph Seven - 14/04/2025 14:46 - Répondre 

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