Déjà évoqué à demi-mots par le camp présidentiel comme une des voies pour sortir de la crise actuelle en RDC, marquée par de nombreux défis ; le débat sur une éventuelle révision constitutionnelle refait surface.

Ceci, après des propos polémiques du secrétaire général et président intérimaire de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social, Augustin Kabuya ; tenus ce dimanche 29 septembre dans un échange avec les militants du parti présidentiel.

« La révision constitutionnelle n'est pas quelque chose de mauvais. Qu'on ne dénature pas cette hypothèse. J'étais informateur et je connais les lacunes que comporte la constitution simplement sur la formation du gouvernement », a déclaré en Lingala Augustin Kabuya expliquant que la constitution actuelle de la RDC est à la base du retard constaté récemment lors de la formation du gouvernement.

Il a affirmé que cela ramène le mandat présidentiel de 5 à 3 ans du fait des retards cumulés : « Sur les cinq ans du président de la République, ce sont six mois qui sont consommés gratuitement. Après ce temps, le mandat de cinq ans dont on vous parle n'en est pas un puisque la cinquième année est une année électorale où tout le monde est en ébullition », a-t-il signifié affirmant que le chef de l'État est bloqué par la constitution.

Pour rappel, le Président Félix Tshisekedi s’était lui-même déjà exprimé sur cette question et avait fait savoir qu’il mettrait en place « une commission nationale multidisciplinaire qui sera appelée à réfléchir sur la manière de doter le pays d'une nouvelle constitution. »

Mais cette démarche est rejetée par une bonne partie de l’opposition qui y voit une manœuvre de Félix Tshisekedi « de s’octroyer illégalement un nouveau mandat » au-delà des deux mandats autorisés par l’actuelle constitution, et même de rallonger sa durer de 5 à 7 ans.

Il y a quelques jours, les rumeurs sur l’organisation d’un référendum avaient suscité de nombreuses réactions ; Olivier Kamitatu, un proche de Moise Katumbi, avait alors rappelé que l’actuelle Constitution de la RDC a été adoptée à 85 % par le peuple.

Il avait alors affirmé que celle-ci « est parmi les plus démocratiques du monde. »

Pour Jean-Claude Katende, un défenseur des droits de l’homme, la sortie d’Augustin Kabuya montre clairement que l’UDPS veut remettre les compteurs à zéro, ce qui est inacceptable : « Comment est-ce que nous congolais pouvons accepter qu'on change la constitution pour donner un pouvoir des longues années à des personnes qui gèrent le pays avec des tâtonnements et qui ne sont pas encore arrivés à convaincre après plus de 5 ans de gouvernance. Accepter pareille chose, c'est sacrifier l'avenir du pays et des congolais », a-t-il écrit sur X ajoutant que « les dirigeants actuels n'ont pas de profil pour faire face aux défis que le Congo rencontre. »

Reste à savoir si le Président Félix Tshisekedi ira jusqu’à la révision constitutionnelle, un feuilleton qui visiblement ne vient que de commencer.




Joseph Seven

Joseph Seven - 30/09/2024 11:56 - Répondre 

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