Dans un rapport, Human Rights Watch affirme que des unités de l’armée nationale congolaise ont soutenu des groupes armés impliqués dans de graves exactions, lors du récent conflit avec le M23 soutenu, selon Kinshasa et les experts de l’ONU, par le Rwanda.

L’ONG rapporte que ce soutien a été enregistré entre mai et août 2022.

Elle rapporte par exemple la tenue en mai dernier d’une réunion à Pinga, dans le Walikale, au cours de laquelle plusieurs groupes armés rivaux ont non seulement conclu un pacte de non-agression, mais ont aussi formé une coalition pour soutenir les FARDC dans la lutte contre le M23.

Toujours selon l’organisation, certains officiers de l’armée congolaise avaient pris part à cette rencontre qui avait réuni notamment l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS) de Janvier Karairi, les Nyatura Abazungu de l'Alliance des nationalistes congolais pour la défense des droits humains (ANCDH/AFDP) de Jean-Marie Bonane ou encore la faction Nduma défense du Congo-Rénové (NDC-R) de Guidon Mwisa Shimirai.

Ce dernier est sous le coup d’un mandat d’arrêt lancé depuis juin 2019 par les autorités judiciaires congolaises pour recrutement d’enfants soldats et crimes contre l’humanité par viol dans l’est de la RDC.

Human Rights Watch va plus loin et rapporte que des caisses de munitions avaient été fournies par les FARDC à certains groupes FDLR.

Mais l’armée congolaise rejette en bloc toutes ces accusations.

Lors de son séjour à Kigali en août, le secrétaire d’État américain Antony Blinken avait renvoyé dos à dos les Congolais et les Rwandais les appelant à cesser de soutenir les groupes armés.

Il faut dire que ces nouvelles révélations risquent d’empoisonner davantage les relations entre Kinshasa et Kigali qui s’accusent mutuellement d’agression et de soutenir chacun des groupes armés.

Pendant ce temps, le général angolais Joao Massone a été nommé à la tête du mécanisme de vérification ad hoc chargé d’examiner les accusations que se portent mutuellement la RDC et le Rwanda.