Dans une note circulaire de la chefferie de Buhavu du 12/01/2023, l'autorité locale a interdit toute exportation de manioc dans les territoires et villes voisines de cette chefferie en province du Sud-Kivu.

« Il s'observe une carence accrue de la farine de manioc dans la chefferie de Buhavu [...], une mesure de farine qui coûtait 1500fc est passée à 3000fc », a-t-il signifié.

Selon l'esprit de cette note circulaire, signée par Mwami Shosho Ntale 4 Kamirogosa, cela répondra partiellement cette carence.

« Je donne une instruction formelle à tous les services de sécurité, de l'agriculture, locales d'empêcher le transport de manioc de la chefferie de Buhavu ailleurs jusqu'en juillet 2023 », a-t-il instruit.

Les acteurs sociaux apprécient cette mesure de l'autorité de la chefferie et appellent d'autres chefs à copier ce modèle.

Mais cet avis n’est pas partagé par tout le monde : « Si chaque ETD signait une telle note circulaire, pouvons-nous (chefferie de Buhavu) vivre seule avec nos maniocs ? je pense que non. Nous exportons aussi des vivres en provenance des villes et autres chefferies voisines, je pense que le Chef de Chefferie pouvait plutôt demander à la population de multiplier d'efforts afin de cultiver toutes les terres vides arables pour répondre à la forte demande de l'extérieur !!! Certaines familles font scolarisées leurs enfants, prennent en charge leurs besoins sociaux et... Cette décision souffrira son application », a ainsi réagi Monsieur Bolingo Prudent, un leader d'opinion à Kalehe.

De son côté, Élie Madjagi, un militant de la lucha Section Kalehe, émet des doutes sur la réalisation de cette mesure.

« La chefferie de Buhavu devrait ouvrir des dépôts agricoles où elle devrait stocker les farines et autres produits, et ainsi imposer son propre prix. Il y a des tomates, oignons, arachides, poules et...qui viennent à Kabare, Masisi et Walikale, si ces entités aussi interdisaient l'exportation, comment on va en avoir ?" S'interroge-t-il.