L’escalade diplomatique entre la RDC et la Rwanda après que ce dernier a officiellement été accusé de soutenir les rebelles du M23, qualifiés désormais des terroristes, est toujours d’actualité.

Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Vincent Biruta, a répondu, devant la presse, aux « accusations sans fondement » portées par Kinshasa contre le Rwanda.

Ce dernier a signifié qu'il existe plusieurs initiatives en place pour résoudre les problèmes existants, mais a noté un manque de volonté politique : « nous resterons dans un cercle vicieux de conflits indésirables et destructeurs », a -t-il indiqué.

Vincent Biruta, qui a affirmé que depuis près de 30 ans maintenant, il y a eu une collaboration constante entre les FARDC et le groupe armé rwandais FDLR basé dans l'est de la RDC : « Il est déplorable que les FDLR, qui abritent un plan sinistre à long terme pour déstabiliser le Rwanda, aient été tolérées et préservées par la RD Congo », a déclaré le chef de la diplomatie Rwandaise qui a signifié que « qu’au fil des ans, ils ont aseptisé ce groupe armé génocidaire, dans la mesure où les FDLR sont actuellement colocalisés et combattent aux côtés des FARDC. »

« Le Rwanda tient à réitérer que les FDLR et ses divers groupes dissidents constituent une grave menace pour la sécurité, non seulement pour le Rwanda, mais pour toute la région », a ajouté Vincent Biruta qui a indiqué qu’il y a eu plusieurs initiatives bilatérales et régionales, "conçues pour faire face à la grave menace des FDLR", mais le gouvernement de la RD Congo a constamment montré une réticence à mettre en œuvre ces plans convenus.

« Il est donc irresponsable et déroutant de la part de Kinshasa d'insister uniquement sur la lutte contre le M23 tout en "ignorant commodément" les FDLR, qu'il héberge depuis près de trois décennies », a déclaré le ministre rwandais des affaires étrangères qui a affirmé que « les rebelles du M23 sont des ressortissants congolais qui ont des griefs contre leur propre gouvernement » : « Nous tenons donc à souligner qu'il s'agit d'un problème interne congolais, qui doit être résolu en interne », a-t-il expliqué.

Il a rappelé que les ex-combattants du M23 qui ont fui au Rwanda en 2013 ont été désarmés, et continuent d'être cantonnés loin de la frontière congolaise, comme convenu par le mécanisme régional à l'époque.

Kigali qui a assuré qu’il n’a pas l'intention d'être entraîné dans une affaire intra-congolaise, a indiqué avoir facilité divers engagements entre les ex-combattants du M23 et le gouvernement de la RD Congo, qui ont abouti à une feuille de route de rapatriement, mais il a noté un manque d'engagement ou d'intérêt de la part de la RDC pour mettre en œuvre la feuille de route.

Vincent Biruta qui a évoqué le récent sommet de Nairobi, a signifié qu’à mi-parcours, des signes d'optimisme se sont manifestés quant au fait que les plus de 30 groupes armés congolais participants étaient déterminés à trouver une solution durable.

Il a par ailleurs soutenu que le gouvernement de la RDC a fait preuve d'un manque de volonté politique pour se conformer globalement aux résolutions du Sommet de Nairobi, et a souligné « qu'il est profondément troublant que la RD Congo ait été prompte à blâmer le Rwanda, afin d'ignorer ses obligations. »

Le Rwanda a le droit de répondre

« La RD Congo a tenté à plusieurs reprises d'entraîner le Rwanda dans ses problèmes de sécurité intérieure », a fait savoir Vincent Biruta, évoquant « une série de provocations militaires des FARDC contre le Rwanda, y compris des bombardements sur son territoire, qui ne peuvent être tolérés comme une activité normale. »

« Bien qu'il aurait été légitime pour le Rwanda de répondre, nous avons plutôt systématiquement demandé des enquêtes sur ces provocations, par le Mécanisme conjoint de vérification élargi de la CIRGL », a déclaré Vincent Biruta.

« Que ce soit maintenant ou à l'avenir, le Rwanda, comme tout autre pays dans une situation similaire, aurait le droit de répondre à de telles provocations », a expliqué Vincent Biruta qui a estimé que le M23 est un problème interne congolais qui devrait être résolu dans le cadre du processus de paix de Nairobi.

Le chef de la diplomatie rwandaise a conclu en réitérant l'engagement du Rwanda envers les initiatives régionales établies, y compris le Mécanisme conjoint de vérification élargi de la CIRGL et le processus de Nairobi dans le cadre de l'EAC.

Notez que la RDC n’a pas écarté l’option d’un dialogue, mais veut que celui-ci soit franc, réel et san hypocrisie.




Djamba NDJOLO

Djamba NDJOLO - 31/05/2022 21:49 - Répondre 

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