Par Benjamin Babunga

L'histoire a une manière étrange de se répéter, surtout dans les pays qui refusent d'en tirer des leçons. La RD Congo, notre cher pays, en est une illustration presque parfaite. 

Souvenez-vous de 1960. L'indépendance venait d'être proclamée. Les rues étaient en liesse. On dansait, on chantait, on criait "Lipanda!" avec une foi quasi mystique.

Beaucoup croyaient, sincèrement, que l'indépendance allait transformer le Congolais en une sorte de "Belge noir".

On imaginait déjà aller occuper les villas cossues de Kalina (Gombe), les voitures qui appartenaient aux européennes, et nos vies basculant subitement dans le confort, le respect et la prospérité. C'était beau… MAIS C'ETAIT FAUX.

Ce que nous n'avions pas compris, c'est que l'indépendance politique sans préparation mentale, sans élite aguerrie, sans vision structurée, n'était qu'un mot vide.

Et très vite, la réalité est revenue frapper à la porte : mutineries, désordre, assassinats, partition du pays… Bref, un réveil brutal après un rêve naïf.

Aujourd’hui, plus de 60 ans après, nous voici de nouveau enivrés par une autre illusion collective : celle de « l'Accord de Washington ».

À peine signé, déjà adulé, comme s'il s'agissait d'un sésame magique. Certains le citent comme un ACTE FONDATEUR D'UN CONGO NOUVEAU, d'autres annoncent déjà la fin de la guerre dans l'est du pays.

Goma, Bukavu et Bunagana seraient, paraît-il, libérés "dès la signature de l'accord le 27 juin".

Mais le 30 juin 2025 est déjà passé. Le soleil s'est levé le matin, comme à son habitude, fidèle à son cycle.

Pendant ce temps, nous continuons à assister aux mêmes discours sans lendemain. Et demain, il se lèvera encore. Et nous, on continuera à applaudir des promesses creuses, à célébrer des accords sans effets.... à attendre des miracles qu'on ne prépare pas.

Tant que nous, en tant que Peuple, continuerons à confondre les signatures avec les changements, nous serons condamnés à vivre dans une BOUCLE PERMANENTE D'ILLUSIONS ET DE DESILLUSIONS.

Tant que l'on continuera à croire que le salut vient toujours de l'extérieur, nous resterons éternellement des enfants dans un monde d'adultes.

Qu'à cela ne tienne... Je souhaite une joyeuse fête de l'indépendance à tous mes compatriotes et amis de la RD Congo. 

Par Benjamin Babunga

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