Par Benjamin Babunga

J'ai voulu faire ce petit décryptage de la lettre de Monsieur Ibalanky, devenue virale vers 2022 lorsque le M23 venait de conquérir ses premiers territoires sur le sol congolais.

Les autorités congolaises doivent nous dire POURQUOI ELLES AVAIENT FAIT LE CHOIX DE RESSUSCITER LE M23 ??? DITES-NOUS LA VERITE !!!

Le 24 janvier 2019, Félix Tshisekedi prête serment et devient le 5ème Président de l'Histoire de la RDC.

Le 18 mars 2019, soit moins de deux mois après, une série d'ordonnances présidentielles sont lues à la télévision nationale (RTNC).

L'une des ordonnances porte sur la nomination d'un proche du Président Félix Tshisekedi à la tête du Mécanisme national de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, Monsieur Ben Baruch Claude Ibalanky Ekolomba.  

Le 20 novembre 2019, Ben Baruch Claude Ibalanky Ekolomba écrit à l'Auditeur Général des Forces Armées de la RD Congo, sollicitant le retrait des mandats d'arrêt contre les ex-combattants du M23 (dont une grande partie est à ce moment-là en Ouganda, et une autre au Rwanda). 

La question que tout le monde se poserait ici est la suivante : quelle était l’urgence, pour Félix Tshisekedi, dix mois seulement après son accession au pouvoir, de faire du dossier des ex-combattants du M23 une priorité ?  

Dans sa correspondance du 20 novembre 2019, Claude Ibalanky portera à la connaissance de l'Auditeur Général des FARDC qu'en date du 28 octobre 2019, le Rwanda avait convoqué, sur son territoire, une réunion qui avait réuni les représentants du Gouvernement congolais et les leaders du M23, en vue du rapatriement (volontaire) des combattants du M23. 

La question qui se pose ici est la suivante : pourquoi avoir envisagé, si rapidement, le retour au pays des membres du M23 ? Des personnes que votre prédécesseur n’avait jamais jugé opportun de ramener au pays, dont nombreux avaient été condamnés et radiés des forces armées congolaises, font soudainement l’objet d’un processus de réintégration, seulement dix mois après votre arrivée au pouvoir ! 

Dans cette même lettre, Ibalanky fera également savoir qu’avant la rencontre du 28 octobre 2019, à laquelle il venait de faire référence, une première réunion avait déjà eu lieu en juillet 2019 à Kigali, soit seulement sept mois après l’arrivée de Félix Tshisekedi au pouvoir.

Cette rencontre de juillet 2019 avec les leaders du M23 avait permis d’élaborer une feuille de route portant sur (a) l'amnistie et (b) l'intégration militaire et politique d'anciens membres du M23.

Je m'interroge : donc ceux qui nous assomment chaque jour en affirmant que notre armée est infiltrée à cause des processus de brassage, mixage et intégration initiés sous Joseph Kabila étaient également prêts à incorporer d’anciens rebelles au sein des FARDC ?

Que retenir de tout ça ? Depuis des années, les membres du M23 n’ont cessé de clamer haut et fort qu’ils avaient conclu un accord avec Félix Tshisekedi avant les élections de décembre 2018.

L’objet de ce deal ? Revenir en RDC pour combattre le régime Kabila, au cas où ce dernier tenterait une quelconque manœuvre pour se maintenir au pouvoir après l'échéance de décembre 2018. 

Bien que le gouvernement congolais ait toujours nié l’existence d’un tel accord, les membres du M23 affirment qu'à l’avènement de Félix Tshisekedi au pouvoir, ils avaient été invités à Kinshasa, où ils ont séjourné pendant 14 mois, logés, nourris et encadrés par des proches du nouveau président.

Ceci s'inscrivait-il dans le cadre des initiatives menées par Claude Ibalanky, dont la correspondance révélait déjà un projet de réintégration des combattants du M23 dans les Forces armées de la RD Congo ?

Quoi qu'on en dise, la résurgence du M23 trouve son origine sous le régime Tshisekedi.

Entre 2014 et la fin 2018, sous Kabila, ce groupe rebelle avait été réduit au silence. C’est le régime actuel qui lui a redonné des ailes.

Les mauvaises décisions prises durant les premiers mois du premier mandat de Félix Tshisekedi ont semé les graines de la crise que nous vivons aujourd’hui.

Ce qui semblait être des choix stratégiques à l’époque s’est transformé en un engrenage destructeur, dont les conséquences pèsent lourdement sur la RDC et sa souveraineté. 

Envie de dire : "Bo lukaki yango, boko silisa yango" !!!

Par Benjamin Babunga




Joseph Seven

Joseph Seven - 03/02/2025 23:03 - Répondre 

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