Ce lundi 10 août, six jours après l’explosion de Beyrouth, le premier ministre Hassan Diab a annoncé la démission du gouvernement libanais. Celui-ci s'est exprimé lors d'une allocution télévisée.

Depuis dimanche, plusieurs ministres avaient déjà donné leur démission, et ce lundi, sur décision de Hassan Diab, c'est l'ensemble du gouvernement qui se retire.

Une « corruption endémique » du gouvernement dénonce Diab

L'explosion, survenue dans le port de la capitale, a fait plus de 160 morts et plus de 6 000 blessés, ainsi que des dégâts considérables.

Pour Hassan Diab, la « la catastrophe qui a frappé les Libanais au cœur (...) est arrivée à cause de la corruption endémique en politique, dans l'administration et dans l'État », a-t-il expliqué avant d’ajouter : « J'ai découvert que la corruption institutionnalisée était plus forte que l'État ».

Sans nommer personne, Hassan Diab a accusé ceux qu’il qualifie de corrompus de n’avoir qu’un souci : celui d’enregistrer des gains politiques et de « poursuivre la démolition de ce qu’il reste des structures de l’État ».

Le président de la République, Michel Aoun, a accepté cette démission et a chargé le gouvernement d’expédier les affaires courantes, rapporte de nombreuses sources sur place.

Une démission en signe de victoire de la rue face au gouvernement

Les Libanais, déjà durement touchés par une importante crise économique, politique et sociale, ont manifesté leur colère ces derniers jours dans les rues de Beyrouth et appelé leurs représentants politiques à répondre de cette situation catastrophique.

Dans son allocution, Hassan Diab a appelé à ce que les responsables de ce « crime » soient jugés.

Cet ancien professeur d'université, avait formé son gouvernement en janvier. Il avait remplacé Saad Hariri, qui faisait lui-même face à un soulèvement important de la population depuis plusieurs mois.

Les Libanais manifestaient alors contre la corruption de la classe politique. Les mêmes maux ont eu raison du gouvernement de Hassan Diab cet été.

Notez que dans la foulée, la France a appelé à « la formation rapide d'un gouvernement qui fasse ses preuves. »




Job KAKULE

Job KAKULE - 10/08/2020 23:43 - Répondre 

Au moins ils sont responsables...