
S’adressant au Conseil de Sécurité de l’ONU sur la situation en RDC, la Représentante Spéciale du Secrétaire général de l’ONU et cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, a indiqué que les violences continuent de toucher de manière disproportionnée les femmes, les garçons et les filles.
« Le viol et d’autres formes de violence sexuelle y sont encore utilisés de façon systématique comme armes de guerre. Les structures de santé sont fréquemment prises pour cible : les hommes et les garçons accusés de liens avec des forces opposées sont exposés à des enlèvements, tandis que les femmes et les filles survivantes de violences sexuelles voient leur accès, pourtant crucial, aux soins de santé, considérablement limité », a-t-elle affirmé.
Bintou Keita a également fait savoir que plus de 290 écoles ont été détruites cette année à travers la RDC, particulièrement dans l’est du pays, privant ainsi plus de 130.000 enfants de scolarité.
« En Ituri, les cycles de violence maintiennent 1,3 million d’enfants hors du système éducatif et particulièrement les filles. La situation humanitaire en République démocratique du Congo est intenable », a ajouté la cheffe de la MONUSCO affirmant que plus de 27,8 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire à travers le pays, et près de 1,4 million d’enfants souffrent de malnutrition aiguë.
Elle a par ailleurs fait savoir qu’environ 7 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays, principalement en raison de la violence : « L’insécurité, la fermeture des aéroports de Goma et Kavumu et le blocage des principales routes entravent gravement l’acheminement de l’aide », a-t-elle signifié précisant que 12 travailleurs humanitaires ont été tués depuis le début de l’année.
La Représentante Spéciale du Secrétaire général de l’ONU, qui a soutenu que la crise sécuritaire dans l’est du pays a aggravé la situation humanitaire, a fait savoir que les Organisations humanitaires ne disposent pas de moyens suffisants pour répondre aux besoins : « La suspension des financements du principal bailleur, qui couvraient 70 pour cent de la réponse humanitaire en 2024, oblige les acteurs humanitaires à se recentrer uniquement sur les urgences vitales », a-t-elle révélé soulignant que le plan de réponse humanitaire n’est financé qu’à 11% depuis le début de l’année.
Face à la dégradation de la situation humanitaire et à la réduction drastique des financements, Bintou Keita a appelé la communauté internationale « à agir sans délai. »
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