La fermeture de la frontière entre le Burundi et la République démocratique du Congo, annoncée après la prise de la ville d’Uvira par l’AFC-M23, a immédiatement bouleversé la vie sociale des populations des deux pays.

Des milliers de civils ont fui vers Bujumbura, aggravant une crise humanitaire déjà lourde. La frontière entre le Burundi et le Rwanda restant fermée depuis janvier, le pays se retrouve d’autant plus isolé dans une région marquée par l’instabilité.

Depuis des décennies, les populations du Burundi et de l’est de la RDC vivent dans un espace social partagé : commerce informel, migrations saisonnières, liens familiaux, et accueil réciproque lors des différentes vagues de conflits.

Ces dynamiques ont construit des réseaux de solidarité mais ont aussi fragilisé les communautés, souvent confrontées aux déplacements forcés.

La fermeture de la frontière burundo-congolaise interrompt brutalement ces échanges. Les déplacés se retrouvent dans une situation précaire : accès insuffisant à la nourriture, aux soins et à l’hébergement.

Pour les communautés d’accueil, l’arrivée massive de réfugiés exerce une pression supplémentaire sur des ressources déjà limitées, alors que les voies de commerce transfrontalières, essentielles au quotidien, sont interrompues.

Si la fermeture venait à durer, les risques sont multiples : isolement des communautés, tensions autour des ressources, affaiblissement des solidarités historiques et dépendance accrue à l’aide humanitaire.

À l’inverse, une gestion coordonnée nationale, régionale et humanitaire pourrait renforcer les mécanismes d’accueil, stabiliser les zones frontalières et préserver la cohésion sociale.

Cet épisode marque un moment critique pour les populations du Burundi et de la RDC. Au-delà de l’aspect sécuritaire, il révèle l’importance du lien social transfrontalier et la nécessité de réponses durables pour protéger les civils et préserver la stabilité dans la région des Grands Lacs.