La récente présentation par l’AFC/M23 de plus de 7.000 nouveaux commandos parmi lesquels d’anciens militaires des FARDC qui s’étaient rendus lors de la chute de la ville de Goma n’en finit pas de faire parler d’elle.

Après TV5 Monde qui est simplement revenue sur ce sujet, c’est un autre média grand public de renommée internationale, CNN, qui en plus a diffusé une interview réalisée avec Corneille Nangaa, coordonnateur de ce mouvement rebelle.

Le journaliste vedette de la chaine américaine, Larry Madowo, s’est rendu à Goma pour en avoir le cœur net sur ce conflit que le président américain Donald Trump se vante à régulièrement d’avoir arrêté, mais qui se poursuit en réalité.

Au cours de cette interview, Corneille Nangaa n’a pas ménagé Félix Tshisekedi qu’il a présenté comme « un escroc. » 

Au sujet de l’accord de paix de Washington signé entre la RDC et le Rwanda, Nangaa a réaffirmé que son mouvement ne reconnait nullement ce dernier : « Tshisekedi est illégitime. Nous ne le reconnaissons pas ; il ne peut pas représenter la RDC. Quoi qu’il signe là-bas [à Washington] ne nous concerne pas tant que nous n’en faisons pas partie », a-t-il déclaré avançant que « les causes profondes du conflit en cours en RDC ne sont pas discutées à Washington, mais bien à Doha. »

Et pour ce qui est de ce dernier processus, il faut noter que les pourparlers sont à nouveau au point mort.

Le week-end dernier, les délégations du gouvernement congolais et de l’AFC/M23 ont quitté la capitale qatarienne sans réelle avancée, sinon la signature d’un mécanisme d’échange de prisonniers.

Il faut dire que la diffusion de cette interview par une des chaines américaines les plus suivies pendant que se déroule la 80ème session de l’Assemblée Générale de l’ONU à New-York aux Etats-Unis ; met un peu plus en lumière l’AFC/M23 et « légitime en quelque sorte sa présence dans la zone qu’il occupe et qu’il continue d’agrandir », estiment certains analystes.

Et sur ce dernier point, Corneille Nangaa, lors de la clôture d’une séance de formation des cadres politiques de son mouvement sur le leadership et la bonne gouvernance, a affirmé qu’il compte bien poursuivre sa campagne militaire et marcher bientôt sur les villes d’Uvira au Sud-Kivu et celle de Beni au Nord-Kivu.