Ce jour-là, 11 janvier comme aujourd’hui, mais en 1959, dissolution de l'ABAKO par un arrêté du bourgmestre de Léopoldville.

Son président, Kasa-Vubu, était aux arrêts depuis le 8, suite aux émeutes qui avaient éclaté après l'interdiction par les autorités coloniales aux membres de l'ABAKO de manifester le 4 janvier.

L'ABAKO, qui était au départ l'Association des Bakongo pour l'unification, la conservation et l'expansion de la langue kikongo, fut créée en 1950 dans un but purement culturel. Ses initiateurs, dont Joseph Kasa-Vubu, aspiraient à un renouveau de la culture des Bakongo.

Mais en août 1956, l'ABAKO change de mandat et s'engage sur le plan politique.

Il publie le contre-manifeste de "Conscience africaine" en réaction à celui publié par l'abbé Malula, Joseph Ileo, Ngalula Mpandajila et autres.

L'ABAKO revendiquera l'africanisation des cadres et l'octroi aux Congolais des droits politiques et libertés fondamentales.

Très vite, de nombreuses sections de l'ABAKO vont se créer dans les différents districts du Bas-Congo, à Bukavu, à Stanleyville et à Coquilhatville.

Le 4 janvier 1959, l'interdiction d'une réunion de cette association, laquelle entendait faire un compte rendu public de la première conférence des peuples Africains (tenue en décembre 1958), déclenchera une émeute, suivie d'un massacre à Léopoldville (Kinshasa).

Le 8 janvier 1959, Joseph Kasa-Vubu, président de l'ABAKO, est arrêté avec une douzaine de leaders, dont Daniel Kanza, Simon Nzeza, Gaston Diomi, Arthur Pinzi.

L'ABAKO sera dissoute ce 11 janvier 1959 au motif qu'elle représentait "une menace pour la sécurité publique".

Cependant, Kasa-Vubu reconstituera l'ABAKO en juin de la même année, mais sous la dénomination de "Alliance des Bakongo". L'ABAKO sera définitivement dissoute en 1966 lorsque Mobutu instaure un régime autoritaire de type présidentiel, s’appuyant sur un parti unique, le MPR.

(Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd.)