Ce jour-là, 28 août comme aujourd’hui, mais en 1964, soit 5 ans avant son assassinat, Martin Luther King mène la marche contre les discriminations raciales à Washington.

C’est une foule extraordinaire, immense et jamais vue d’environ 250.000 personnes (majoritairement des Noirs) qui déferle à Washington et converge calmement vers le mémorial Lincoln.

La police est sur les dents, et le district de Columbia est virtuellement placé sous la loi martiale.

Plus de 150 agents du FBI et 1900 policiers se mêlent à la foule pour l’encadrer et la surveiller avec 200 voitures, 86 motos, 24 jeeps, plusieurs hélicoptères et 23 grues, au cas où il faudrait déplacer des bus vandalisés.

Ce n’est pas tout : aux abords de la capitale, cinq bases militaires – Fort Myer, Fort Belvoir, Fort Meade, Marine Corps Base Quantico et Anacostia Naval Station – sont en état d’alerte.

C’est la Southern Christian Leadership Conférence de Martin Luther King qui est le meneur officiel de la marche.

Après avoir entendu plusieurs orateurs, c’est Martin Luther King qui prend la parole en dernier, sous l’œil de nombreuses caméras, et se lance dans un discours scolaire, peu incarné.

Ses premiers mots vont à Abraham Lincoln à qui Martin LK jette des fleurs et rappelle tout le chemin qui n’a pas été parcouru depuis la proclamation d’émancipation de 1863.

Puis, la chanteuse noire Mahalia Jackson se lève, interrompt Martin LK et dit “Tell’em about the dream, Martin !” (“Parle-leur du rêve, Martin!”).

C’est alors que Martin execute et lance “I say to you today, my friends, so even though we face the difficulties of today and tomorrow, I still have a dream. It is a dream deeply rooted in the American dream” (“Je vous le dis ici et maintenant, mes amis, bien que, oui, bien que nous ayons à faire face à des difficultés aujourd’hui et demain, je fais toujours ce rêve : c’est un rêve profondément ancré dans l’idéal américain”).

Le succès de ce discours fit de Martin LK le représentant incontesté de la lutte.

Il fut désigné l’homme de l’année 1963 pour le Time, puis Prix Nobel de la paix l’année suivante, en 1964.

Ce discours demeure, jusqu’aujourd’hui, dans tous les esprits et est même devenu l’un des textes fondateurs de la démocratie américaine.

(Avec Benjamin Babunga, via www.babunga.alobi.cd)




Richard KUBUYA

Richard KUBUYA - 28/08/2022 23:32 - Répondre 

Bien...